Les restaurateurs demandent un encadrement des tables d’hôtes
Airbnb, Uber,... ce nouveau modèle économique, dit collaboratif, s'attire les foudres des professionnels traditionnels de chaque secteur. Cette fois, ce sont les restaurateurs qui réclament un meilleur encadrement des tables d'hôtes par les pouvoirs publics.
Le “modèle Uber” ne cesse de faire des vagues. Dernièrement, les professionnels de l’hôtellerie commençaient à sérieusement voir d’un mauvais oeil la concurrence de sites tels qu’Airbnb. Donc, après les taxis, les hôteliers, c’est au tour des restaurateurs de viser les nouvelles méthodes d’un domaine auquel les Français sont très attachés, à savoir la gastronomie.
Les tables d’hôtes visées par les professionnels de la restauration
Ainsi, il est une tendance qui gagne du terrain : moyennant finances, vous pouvez vous inviter chez un hôte qui propose de partager son savoir-faire culinaire. Les syndicats de restaurateurs, ont dénoncé vendredi l’absence totale de régulation de ce nouveau modèle, tant au niveau de l’hygiène que sur le plan fiscal.
Ainsi Hubert Jan, qui dirige la branche restauration de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), a déclaré à l’AFP : “On subit aujourd’hui, depuis un an, deux ans, sur la transparence en hygiène, des règles extrêmement contraignantes pour le restaurateur qui viennent s’ajouter les unes aux autres et à côté de ça, on a un phénomène amplifié de ventes déguisées qui vient perturber le marché”. Si Mr Jan tempère en déclarant qu’il n’est “pas contre l’économie collaborative”, il précise que son syndicat “est contre l’économie grise qui détruit l’emploi”. Selon un autre groupement, le syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat), il s’agit là ni plus ni moins que de “travail au noir”.
Un encadrement plus strict est demandé
Quels sont les sites web visés par les professionnels ? Par exemple, Voulezvousdiner.com, ou encore VizEat.com, lequel cible plusieurs pays européens. Si aucune interdiction de ces sites n’est demandée, en revanche il s’agit bien de demander un encadrement plus strict des pouvoirs publics, car comme l’a souligné Didier Chenet pour le Synhorcat : “Pour un repas comprenant une entrée, un plat, un dessert, des alcools servis sur fond de musique, on trouve des offres à 80 euros sur des plateformes numériques. Nous ne sommes plus là dans un modèle de participation aux frais, mais bien dans un commerce qui s’affranchit totalement des questions de santé publique et de toute fiscalité et réglementation”.
Et il en va de même pour les conditions d’hygiène et les éventuels allergènes présents dans la nourriture, autant de critères auxquels les professionnels sont drastiquement tenus de se conformer. Ce que ces derniers réclament, c’est que les personnes qui offrent ce type de service se déclarent : “A partir du moment où un hôte se déclare, les pouvoirs publics vérifieront qu’il a toutes les qualités pour exercer cette activité”, précise encore Didier Chenet.
Du côté des pouvoirs publics, justement, la secrétaire d’Etat chargée du Commerce Martine Pinville a réagi, toujours à l’AFP : “Nous sommes mobilisés pour évaluer ce nouveau mode de consommation afin de pouvoir accompagner son développement de manière harmonieuse avec la restauration traditionnelle”.