Les prisonniers de Guantànamo nourris de force
Les détenus de la prison la plus célèbre du monde qui décident d'entamer une grève de la faim sont nourris de force par leurs gardiens.
Alors qu’il reste aujourd’hui encore 148 détenus dans la prison de Guantànamo, il est impossible de savoir combien, parmi eux, sont actuellement en grève de la faim. Ce que l’on sait en revanche, c’est que leur alimentation forcée se pratique dans le plus grand secret.
Le nouveau commandant des opérations a désormais interdit de filmer ces opérations, et aucun bilan de ces prisonniers n’est plus divulgué depuis octobre 2013.
“La décision de nutrition entérale n’est pas prise sur simple déclaration d’un détenu, elle est fondée sur des facteurs variés et avant tout, sur une évaluation médicale d’un docteur qualifié. Il s’agit d’une préoccupation médicale, et c’est la seule raison pour laquelle nous décidons de nourrir ainsi un détenu”, se défend le contre-amiral Cozad, qui commande la force inter-armées responsable de la prison.
La procédure d’alimentation forcée, parfois assimilée à de la torture, débute par l’extraction forcée du prisonnier de sa cellule. Il se retrouve ensuite sanglé à un fauteuil, avant qu’on ne lui insère une sonde du nez jusqu’à l’estomac. L’opération dure en moyenne une vingtaine de minutes.
Fermeture “irréaliste”
Le commandant de la prison a estimé la semaine dernière qu’une fermeture de la prison la plus célèbre du monde d’ici deux ans, conformément à la volonté de Barack Obama, est “irréaliste”.
Parmi les 148 prisonniers encore présents, 79 ont été déclarés “libérables” par les autorités américaines. Les autres, pour la plupart enfermés depuis 13 ans sans inculpation ni procès, seraient pour beaucoup “des ennemis des Etats-Unis”, a déclaré le commandant de la prison.