Les océans se réchauffent 40% plus vite que ce que l’ONU avait prévu en 2014
S'il était déjà acquis que les océans étaient en train de se réchauffer, de nouvelles données indiquent que le phénomène se produit sensiblement plus rapidement que les prévisions faites par l'ONU en 2014.
Sauf pour les esprits innocents et réfractaires à la science, le réchauffement des océans est une réalité. Mais si on percevait ce phénomène d’une certaine manière, il convient désormais de se mettre à jour au regard d’une nouvelle étude dont les résultats sont parus jeudi dans la revue scientifique Science.
Ces recherches révèlent notamment que la température des océans augmente bien plus vite que ce qui avait été prévu par les Nations Unies en 2014, soit il y a bientôt près de cinq ans. Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) avait alors estimé que sur la période 1971-2010, le « contenu thermique des océans » était compris entre 0,20 et 0,32 watts/m².
Réchauffement des océans : un contenu thermique maximal doublé
Sauf que cette unité de mesure, sur la base de quatre nouveaux travaux sur le sujet, se situerait finalement entre 0,36 et 0,39 watts/m². Et en négligeant les résultats obtenus avant les années 1990, ce contenu thermique serait compris quelque part entre 0,55 et 0,68.
Le réchauffement des océans, rappelle BFMTV.COM, est un indicateur pour le moins pertinent du dérèglement climatique puisque les rejets de gaz à effets de serre émis par l’activité humaine sont majoritairement absorbés par ces étendues massives d’eau.
Des mesures sensiblement plus précises depuis 2000
Pour Malin L. Pinski, professeur d’écologie, les océans jouent un rôle essentiel dans la réduction des conséquences, sur l’être humain, du réchauffement climatique : « Si les océans n’absorbaient pas autant de chaleur, la surface de la terre se réchaufferait bien plus vite que maintenant. Les océans nous sauvent donc d’un réchauffement massif ».
Jusqu’au siècle dernier, on employait des bathythermographes, de simili-thermomètres en forme de torpilles, pour évaluer la température des océans. Une pratique qui avait ses limites puisque ces engins ne remontaient jamais à la surface en plus de présenter une durée de vie limitée. Depuis le début des années 2000, des balises « Argo » flottantes et plongeantes sont utilisées et les données enregistrées se veulent bien plus précises.