Les océans absorbent de plus en plus de chaleur
Une étude américaine rendue publique lundi alerte sur l'absorption de pus en plus massive de la chaleur par les océans. Et naturellement, ce n'est pas sans répercussions colossales.
Lundi, la revue Nature Climate Change publiait une étude américaine concernant les océans, et plus précisément la montée en flèche de leur absorption de la chaleur. Si les scientifiques savent depuis fort longtemps que 90% de la chaleur due au réchauffement climatique est “prise en charge” par les océans et non les sols, ces 20 dernières années ont vu cet effort s’accroître très significativement.
Chaleur et océans : une tendance à la hausse
L’étude s’est concentrée sur la température des profondeurs océaniques allant jusqu’à 2.000 mètres. En conclusion, les scientifiques pointent que “la moitié de la chaleur captée par les océans depuis 1865 a été absorbée depuis 1997”. La première date n’a pas été choisie au hasard, elle correspond à l’époque à laquelle les ressources énergétiques fossiles ont commencé à être utilisées massivement.
Ce qui est assez inédit concernant le cadre de cette étude, ce sont les profondeurs choisies. Car celles supérieures à 700 mètres ne sont pas souvent étudiées. Or, la chaleur pénètre de plus en plus loin au fil des années. Cette tendance à la hausse est calquée sur un ralentissement de la hausse des valeurs observées à la surface des terres depuis la fin de la décennie 1990-2000.
Quelles conséquences ?
Peter Glecker, du laboratoire Lawrence Livermore National Laboratory en Californie, et principal auteur de l’étude, a confié son pessimisme à l’agence Reuters : “Nous nous attendons à ce que les grandes profondeurs océaniques absorbent à l’avenir une quantité accrue de chaleur”.
Mais dès à présent, cette tendance haussière à pour conséquences un déplacement des stocks de poissons en direction des pôles, mais aussi une destruction rapide des coraux. Mais aussi, par un processus logique de dilatation de l’eau due à la hausse des températures moyennes, son niveau augmente à l’échelle mondiale. Certes, cette hausse de l’absorption a eu pour effet de limiter la hausse des températures de l’atmosphère. Mais à la longue, les courants qui remonteront à la surface finiront par restituer cette chaleur à l’atmosphère.