Saint-Ouen : les habitants en ont marre des dealers
Les habitants de la ville de Saint-Ouen en ont marre des trafiquants de drogue qui gangrènent leur quartier. Certains, comme Antoinette 80 ans, envisagent même de partir.
La ville de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis compte environ 48.000 habitants et est devenue une véritable plateforme du trafic de drogue. Les habitants tentent tant bien que mal de s’habituer aux va-et-vient des dealers mais pour certains c’en est trop, surtout depuis la fusillade de jeudi dernier qui a fait trois blessés dont deux graves.
Saint-Ouen : plaque tournante du trafic de drogue
En seulement quelques années, Saint-Ouen est devenue une véritable plaque tournante du trafic de drogue en région parisienne. De nombreux quartiers, dont celui de la mairie ou encore la place du 8 mai 1945, sont devenus des supermarchés de la drogue qui accueillent des centaines de consommateurs chaque week-end. Pour le conseiller municipal d’opposition Fréderic Durant, cette situation ne peut plus durer.
Il réclame d’ailleurs « plus de moyens de police » mais surtout « une police de proximité qui nous avait été promise par Manuel Valls ». Fréderic Durant insiste également sur le fait que « les gens en ont vraiment marre. Non seulement leur vie est dure, mais en plus ils sont confronté à ça ».
En attendant, les habitants, qui avouent vivre les volets fermés pour plus de sécurité, tentent de s’adapter et espèrent que les autorités vont rapidement adopter les mesures nécessaires. Certains habitants en revanche pensent sérieusement à partir.
Les habitants en ont marre
Les habitants de Saint-Ouen ne supportent plus cette situation et certains, comme Antoinette 80 ans, pensent quitter la ville pour assurer leur sécurité. Lors de la fusillade du jeudi 30 avril, une balle a traversé une fenêtre pour venir se loger dans le mur de l’appartement d’Antoinette, celle-ci voit quotidiennement les va-et-vient des dealers qui opèrent leurs trafics dans une petite cour, 4 étages plus bas que l’appartement de la retraitée. Celle-ci juge la situation « très très grave. Pour celui qui rentre tranquillement chez lui et qui risque une balle dans la tête ». « J’envisage de partir parce qu’il me faut ma sécurité en vieillissant”, explique-t-elle.
Malika est une mère de famille qui vit également à Saint-Ouen et qui a dû s’habituer à la présence des dealers. Elle les entend toute la journée jusque dans son appartement : « des gens qui se mettent à hurler parce qu’ils doivent veiller pour les passages de police et se prévenir les uns les autres », explique-t-elle. Selon Malika, « grosso modo, c’est soit vous vous y pliez et vous n’avez pas de problème, soit vous commencez à vous mêler de ce qui ne vous regarde pas et c’est pas bon ».