Les fumées des feux canadiens atteignent la France : quels dangers pour la santé ?

Image d'illustration. Tourbillon de fumée noire d'un incendie. ADN
Des masses de fumée issues des récents feux de forêt au Canada traversent l’Atlantique et atteignent désormais la France. Ce phénomène interroge sur ses conséquences potentielles pour la qualité de l’air et les impacts sur la santé publique.
Tl;dr
- Fumées d’incendies canadiens survolent l’Europe à haute altitude.
- Pas de danger pour la santé, crépuscules orangés observés.
- Saison des feux exceptionnelle au Canada, émissions record.
Des fumées canadiennes atteignent l’Europe
À partir de la fin mai, d’épaisses volutes issues des violents incendies au Canada se sont invitées dans le ciel du nord-ouest de l’Europe. Les observations du service européen Copernicus, chargé de la surveillance atmosphérique, révèlent que ces fumées proviennent principalement des provinces du Manitoba et de la Saskatchewan.
Elles ont parcouru des milliers de kilomètres en franchissant l’Atlantique, un phénomène qui n’est pas sans rappeler certains épisodes récents dus à la sécheresse.
Aucune menace pour la santé, mais le ciel s’enflamme
Si ces panaches suscitent curiosité et parfois inquiétude, il convient cependant de préciser qu’ils circulent à très haute altitude. Selon les spécialistes du CAMS, « le transport de fumée prévu ne devrait pas avoir d’impact significatif sur la qualité de l’air en surface ».
En France, les régions comme la Loire-Atlantique ou la Lorraine ont déjà pu observer ce voile atypique, donnant lieu à des ciels étrangement orangés au moment du coucher du soleil. Ce spectacle visuel spectaculaire s’accompagne d’une brume persistante : « Les effets typiques se manifestent par un ciel plus brumeux avec des couchers de soleil rouge/orange », confirme l’observatoire.
L’ampleur inédite d’une saison des feux précoces
Ce qui frappe cette année, c’est l’intensité et la précocité des incendies dans le centre et l’ouest du Canada. Dès la fin mai, le Manitoba, confronté à une sécheresse sévère, a décrété l’état d’urgence. La situation n’épargne pas non plus la Saskatchewan, où des milliers de personnes ont dû être évacuées.
Mark Parrington, responsable scientifique chez CAMS, souligne que « les régions centrales du Canada ont connu quelques semaines très intenses en termes d’émissions de gaz à effet de serre ». Les prévisions annoncent malheureusement une saison supérieure à la normale jusqu’en août.
D’autres foyers majeurs dans le monde
Ce contexte canadien s’inscrit dans un tableau mondial préoccupant. Depuis début avril, le district fédéral extrême-oriental en Russie, notamment près du lac Baïkal, fait face lui aussi à d’immenses incendies. Ces feux y auraient déjà généré environ 35 mégatonnes de carbone libérées dans l’atmosphère depuis le printemps.
Ainsi, le phénomène observé en Europe témoigne surtout d’une multiplication inquiétante des épisodes extrêmes liés au climat, dont les conséquences visuelles ne sont peut-être qu’un avant-goût d’enjeux bien plus vastes.