Les épidémies de maladies tropicales vont se développer en Europe
Elles seront favorisées par le réchauffement climatique et les échanges internationaux, préviennent des chercheurs.
À moyen terme il faut s’attendre à ce que l’Europe connaisse, même dans le Nord, des épidémies de maladies tropicales.
Des chercheurs réunis lors d’un Congrès à Amsterdam préviennent ainsi : “Encouragées par le changement climatique, les voyages et le commerce international, les épidémies de maladies vectorielles (transmises par des insectes tels que les moustiques ou les tiques, NDLR) vont se développer pour toucher une grande partie de l’Europe dans les décennies à venir”.
Le pourtour méditerranéen déjà concerné
À l’AFP, le directeur du département maladies infectieuses à l’Institut supérieur de la santé à Rome, Giovanni Rezza, indique que ce phénomène touche déjà tous les pays du pourtour méditerranéen. Il cite le cas de l’épidémie de chikungunya en Italie il y a deux ans, avec “plus de 400 cas” et “une défaillance dans le diagnostic précoce”. Le moustique tigre y est d’ailleurs presque endémique dans une vaste part du pays.
Et en France ? Le recensement de plusieurs cas de dengue ces dernières années en Côte-d’Azur notamment doit inciter à l’accentuation de la vigilance.
Si le chercheur tient à signaler que le pourtour méditerranéen est pour le moment “une zone tropicale seulement à temps partiel”, il alerte sur le fait que les périodes de fortes températures tendent à s’accroître.
Un développement vers le Nord
Et le phénomène ne va pas se borner à la Grèce, l’Italie, l’Espagne, au sud de la France, ou à la côte croate. Jan Semenza, du Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (CEPCM) a déclaré à l’AFP que les tiques gagnent du terrain. “Une expansion une expansion des tiques causée par les températures plus élevées, elles se développent vers le Nord et à des altitudes plus élevées”, précise-t-il. Et ce n’est pas la seule espèce vectrice de maladies à être concernée.
Dès lors, que faire ? Le spécialiste ajoute que “les agences de santé publique doivent améliorer la surveillance, par exemple à travers des systèmes d’alerte précoce, sensibiliser davantage les professionnels de santé et le grand public sur les risques, ainsi qu’adopter des stratégies de contrôle innovantes telles que les actions communautaires”.
Il conclut en expliquant que le CEPCM aide les autorités publiques en “modélisant en temps réel les endroits où les conditions climatiques sont favorables à la transmission, afin de pouvoir accroître notre attention et notre système de surveillance dans ces zones”.