Les électeurs syriens envahissent les rues de Beyrouth
Les Syriens de l'étranger ont voté ce mercredi pour élire leur président, en amont des élections en Syrie qui se dérouleront le 3 juin.
Au Liban, frontalier de la Syrie, la foule est descendue en masse, hier matin, dans les rues de la capitale, pour tenter de rejoindre l’ambassade. Selon l’AFP, les files d’attente s’étalaient sur plusieurs kilomètres.
Le Liban compte actuellement plus d’un million de réfugiés syriens, mais seuls les Syriens de l’étranger en situation régulière peuvent avoir accès au vote, ce qui représente environ 40 000 personnes, selon le ministère des Affaires étrangères.
Plusieurs journalistes de Beyrouth ont pu constater que les routes qui mènent vers l’ambassade étaient particulièrement saturées. La grande majorité des électeurs seraient des hommes, dont beaucoup brandiraient des drapeaux syriens, des portraits de Bachar el-Assad, ou des drapeaux du Hezbollah, formation chiite et politique libanaise dont la branche armée combat aux côtés du régime en Syrie.
En fin de matinée, selon le journal libanais l’Orient le Jour, la tension serait montée d’un cran aux abord de l’ambassade. Des échauffourées auraient en effet éclaté entre les forces de sécurité limitant l’accès au bâtiment, et la foule d’électeurs. Cette dernière aurait été dispersée à l’aide de jets d’eau.
Election “farce”
L’opposition syrienne et ses alliés occidentaux ont qualifié cette élection de “véritable farce”, en tant qu’elle se tiendra uniquement dans les zones aux mains du régime, dont sont de facto exclus des millions de Syriens, et n’aurait pour seul but que de conduire à la réélection d’el-Assad.
A l’inverse, les fidèles du régime, eux, se félicitent de la tenue de ce scrutin. “Ces élections sont une réponse à tous ceux qui ont parié sur la chute de la Syrie. Cela démontre que le peuple syrien est attaché à sa terre, à sa patrie, et à sa souveraineté”, a déclaré à la télévision syrienne l’ambassadeur du Liban, Ali Abdelkarim Ali.