Les cabines de bronzage multiplient par trois le risque de cancer de la peau, avertit une étude

Image d'illustration. Gros plan d un lit de bronzage avec lumière apaisanteADN
Une récente étude met en lumière le danger des cabines de bronzage, révélant qu’elles multiplient par trois le risque de développer un cancer de la peau. Les chercheurs appellent à la prudence face à cette pratique largement répandue.
Tl;dr
- Cabines de bronzage : risque triplé de cancer cutané.
- Mutations d’ADN accrues chez les utilisateurs réguliers.
- Des experts réclament l’interdiction aux mineurs.
Lumière artificielle, dangers bien réels
La quête d’une peau bronzée continue de séduire, malgré ses dangers. Aux États-Unis, comme ailleurs, des adolescents cherchent encore à imiter le teint doré des célébrités. C’est le cas d’Olivia, 15 ans, qui, influencée par les tendances « Sun-tattoo » ou « tan-lines » sur TikTok, questionne sa mère sur la meilleure façon d’obtenir ces marques caractéristiques. Sa mère, Heidi Tarr, n’a pourtant pas oublié les conséquences d’un tel rituel.
Témoignages et alertes scientifiques
Autrefois adepte assidue des cabines de bronzage, Heidi a découvert dans sa trentaine un grain de beauté suspect. Le diagnostic tombe : un mélanome, forme la plus grave de cancer cutané. Après une série d’interventions pour prévenir toute récidive, Heidi décide de partager son expérience au service de la recherche scientifique.
C’est ainsi qu’une étude, publiée le 12 décembre 2025 dans la revue Science Advances, révèle un constat alarmant : fréquenter ces appareils multiplie par près de trois le risque de développer un cancer de la peau. Les chercheurs sont allés plus loin en analysant précisément comment ces expositions provoquent des mutations génétiques au sein même des cellules cutanées.
L’étude qui change la donne
Sous la houlette du Dr Pedram Gerami, dermatologue à l’université Northwestern (Illinois), l’équipe a comparé les dossiers médicaux de 3 000 personnes utilisatrices de cabines à ceux d’un groupe témoin. Leur verdict : 5 % des adeptes présentaient un mélanome contre seulement 2 % parmi les non-utilisateurs. Après ajustement pour divers facteurs — âge, antécédents familiaux ou coups de soleil — le risque grimpe à 2,85 fois supérieur.
Pour quantifier l’impact sur l’ADN, les scientifiques ont séquencé 182 biopsies issues notamment d’utilisateurs réguliers comme Heidi. Résultat sans appel : leurs mélanocytes affichaient près du double de mutations par rapport au reste de la population — et chez certains trentenaires ou quadragénaires, davantage encore que chez des personnes âgées jusqu’à 80 ans.
Vers une interdiction renforcée ?
Face à ce danger reconnu par le Centre international de recherche sur le cancer, qui classe déjà ces équipements dans la même catégorie que le tabac ou l’amiante concernant leur nocivité, plusieurs pays comme l’Australie et le Brésil ont opté pour une interdiction totale. D’autres, dont la France, restreignent leur accès aux moins de 18 ans. Mais certains experts jugent ces mesures insuffisantes : « Au minimum, il faut les interdire aux mineurs », insiste Pedram Gerami.
Pour celles et ceux ayant eu recours à ces pratiques par le passé, voici quelques recommandations essentielles :
- Autosurveillance régulière : examiner sa peau pour repérer tout changement suspect.
- Consultation spécialisée : solliciter un dermatologue dès l’apparition d’une anomalie.
En somme, si le teint hâlé reste convoité, il s’accompagne parfois d’un coût bien plus lourd que prévu.