Les animaux au service de la santé : ces avancées que nous leur devons
Et non, il n'est pas question de parler d'animaux de laboratoire, mais bien de biomimétisme.
Qu’est-ce que le biomimétisme ? Le Larousse nous rappelle qu’il s’agit d’une “Démarche d’innovation durable qui consiste à transférer et à adapter à l’espèce humaine les solutions déjà élaborées par la nature (faune, flore, etc.)”.
Ainsi, la fermeture autoagrippante (marque Velcro) s’inspire du crochet dont sont munie certaines plantes pour favoriser la dispersion de leurs graines en s’accrochant aux poils des animaux (la bardane par exemple). Ou encore, l’analyse des structures des termitières pour la conception de bâtiments à climatisation passive.
En matière de santé, les animaux ont inspiré de grandes avancées, et c’est ce que nous vous proposons de vérifier avec quelques exemples.
La peau de requin contre les bactéries
Depuis 2007, la société américaine Sharklet Industries commercialise un revêtement inspiré de la structure de la peau du requin, et qui réduit de 94% la propagation des bactéries.
En effet, la peau du requin est constituées de minuscules denticules en forme de pointe, et une observation au microscope électronique a permis d’observer des structures complémentaires “en nid d’abeille”. Une structure qui empêche bactéries et petits mollusques de s’y accrocher. Résultat, un revêtement qui peut s’avérer très pratique e, milieu hospitalier par exemple.
La tortue léopard et la gélule
Non, il ne s’agit pas du titre d’une fable de Jean de La Fontaine. Des chercheurs du prestigieux MIT s’inspirent de la forme des tortues léopard d’Afrique pour développer un dispositif qui s’avale et administre de l’insuline. Jusqu’ici, rien d’impressionnant si ce n’est qu’une micro-aiguille contenue dans cette gélule en forme de carapace se redresse spontanément une fois arrivée dans l’estomac. Les sucs gastriques effritent le sucre qui encapsule l’aiguille et cette dernière se plante à la verticale dans la paroi de l’estomac pour délivrer l’insuline.
Une innovation qui doit son origine au fait que cette espèce de tortue est capable de se retourner tortue seule lorsqu’elle est sur le dos.
Le pivert pour un collier anti-commotions
Pour pouvoir taper sur des troncs des milliers de fois par jour sans souffrir, cet oiseau dispose d’un bec certes solide. Mais aussi, d’un os qui entoure le crâne, et d’autres os spongieux qui empêchent le cerveau de subir de mouvements.
D’où l’idée d’un collier visant à limiter le risque de commotions cérébrales. Cette sorte d’airbag appuie sur la veine jugulaire de chaque côté du cou, ce qui permet l’augmentation du volume sanguin pour que le cerveau prenne plus de place dans la boîte crânienne.
La colle chirurgicale inspirée par la balane
La balane est un crustacé qui produit un matériau visqueux et résistant à l’eau. Cette “colle” devient solide quand l’acidité est modifiée, ce qui lui permet de s’accrocher aux rochers voire à des bouées.
Quel intérêt pour l’Homme ? La mise au point d’une colle pour le domaine chirurgical. Un matériau qui ne se mêle pas au sang et qui devient solide quand il est soumis à un stimulus lumineux. Et ce n’est pas son seul avantage car elle se résorbe de la manière la plus naturelle qui soit. De quoi améliorer considérablement les sutures dans les blocs chirurgicaux.