L’emploi à domicile baisse au profit du travail non déclaré
Selon les derniers chiffres de l’organisme collecteur des cotisations de Sécurité Sociale, le travail à domicile a connu une nouvelle baisse en 2014, et ce, en faveur du travail non déclaré.
Le constat est plutôt amer pour l’emploi à domicile. En effet après deux trimestres de relative stabilité, la masse salariale versée par les employeurs de salariés à domicile a diminué de 0,9 % au quatrième trimestre 2014, ne faisant qu’accentuer la tendance à la baisse sur la totalité de l’année passée. Une situation alarmante puisque, dans le même temps, il semblerait que les employeurs fassent de plus en plus appel à du travail au noir pour leurs employés à domicile.
Une baisse de 2,2 % du travail à domicile en 2014
Selon les chiffres publiés par l’organisme collecteur des cotisations de Sécurité Sociale (Acoss), la masse salariale du travail à domicile a chuté de 2,2 % en 2014 (contre 5,2 % en 2013) et le nombre total d’heures déclarées a lui baissé de 3,6 % au quatrième trimestre 2014 et le nombre d’employeurs a de son côté diminué de 1,4 %.
Selon Béatrice Levaux, présidente de la Fédération des particuliers employeurs (Fepem), dont les propos ont notamment été repris dans Le Point, « ces nouveaux chiffres alarmants ne sont pas une surprise. Mais la vraie inquiétude, c’est qu’au bout de onze trimestres on s’habitue ». Selon elle, la baisse du pouvoir d’achat des classes moyennes est la cause principale de cette chute du nombre d’heures de travail à domicile déclarées.
Le secteur de l’enfance particulièrement touché
Pour Béatrice Levaux, si les heures déclarées ont chuté, les besoins eux, sont restés les mêmes. Ce qui implique de fait une hausse du recours au travail non déclaré puisque les ménages ont « des besoins incompressibles ». Le secteur de la garde d’enfant reflète parfaitement cette situation tendue, puisque le nombre d’heures déclarées a chuté de 0,7 % sur 2014 et le nombre d’employeurs déclarés de 1,5 % sur un an sur le secteur.
Pour la présidente de la Fepem, la réforme des avantages fiscaux est la cause directe de cette chute de l’emploi à domicile. En 2011, l’abattement de 15 points sur les cotisations sociales en cas de déclaration d’un employé de maison au salaire réel (et non au forfait) a été supprimé, de même que la possibilité de déclarer au forfait (qui permettait de payer des charges calculées sur la base du smic quel que soit le salaire versé au salarié) qui a sauté en 2013. « On va avoir énormément de mal à redresser la barre, car on s’habitue au travail non déclaré dans notre secteur » a conclu Béatrice Levaux.