Le vin sans alcool : la nouvelle solution pour la crise vinicole ?
Alors que la consommation d'alcool en France est en baisse et que le Dry January gagne en popularité, il semble qu'un nouveau marché émerge : celui du vin sans alcool. Quelle pourrait être son potentiel ?
Tl;dr
- La consommation d’alcool en France diminue et le Dry January gagne en popularité.
- Le secteur du vin envisage la désalcoolisation comme une possible solution à la crise.
- Le succès des vins sans alcool dépendra du marketing et de l’amélioration des méthodes de désalcoolisation.
Le vin sans alcool, une éventuelle solution à la crise vitivinicole ?
Selon une étude de Santé publique France publiée en janvier 2024, la consommation d’alcool par les Français est en déclin, tandis que la pratique du Dry January, ce défi né en Angleterre en 2012 consistant à ne pas boire d’alcool en janvier, gagne du terrain. P
arallèlement, la filière vitivinicole française vit des moments difficiles, comme en témoigne l’arrachage de près de 10 000 hectares de vignes à Bordeaux en janvier. Cependant, une solution compatible avec les critères sanitaires les plus stricts semble émerger : la désalcoolisation du vin.
Un marché en croissance
Le segment sans alcool connaît une forte croissance dans les secteurs de la bière et des spiritueux, en particulier auprès des personnes de plus de 40 ans et des jeunes dans les marchés les plus matures sur les questions de santé, comme l’Europe et l’Amérique du Nord.
Devant ce succès, le secteur du vin commence à s’y intéresser et y voit une option stratégique pour sortir de la crise.
Des obstacles à surmonter
Malgré tout, plusieurs écueils se posent, notamment en termes de réglementation. L’utilisation du terme « sans alcool » pour un vin a dû être débattue par les juristes de la Commission européenne, tant la formule semble contradictoire.
En France, l’Institut national des appellations d’origine (Inao) continue d’étudier la question de la dénaturation du terroir par les techniques de désalcoolisation.
Le défi de la désalcoolisation
La désalcoolisation du vin passe par deux techniques principales : l’osmose inverse et la distillation. Ces méthodes, bien qu’elles se perfectionnent, nécessitent des équipements spécifiques, du temps et de l’énergie, ce qui explique que le vin sans alcool est plus coûteux à produire.
De plus, ces techniques peuvent modifier le goût du vin, ce qui peut limiter l’acceptation de ce produit par les consommateurs.
Le rôle du marketing
Le succès des vins sans alcool dépendra autant de la qualité du produit que du discours et du positionnement marketing. Les attitudes des consommateurs ont évolué au fil des années, et beaucoup sont désormais prêts à payer plus cher pour un produit sans alcool. C’est ici qu’intervient le marketing du « sans », déjà bien implanté dans le secteur de l’agroalimentaire avec des produits sans gluten, sans sucre, etc.
En conclusion, même si le chemin est semé d’embûches, le vin sans alcool est clairement une piste prometteuse pour aider la filière vin à sortir de la crise actuelle.