Le sexisme au travail touche 80 % des femmes en France
Un rapport rendu ce vendredi révèle que 80 % des femmes salariées sont touchées par le sexisme au travail en France.
Le sexisme au travail ne recule pas en France. Comme l’indique 20 Minutes, les manifestations sexistes, qu’elles se manifestent pas des attaques verbales ou par une forme de bienveillance négative, sont toujours tabou.
Le sexisme touche 80 % des salariées en France
Un rapport du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle (CSEP), remis ce vendredi à la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, révèle les résultats d’une enquête de 2013 à laquelle 15 000 salariés, hommes et femmes, ont répondu.
On apprend que 80 % des femmes salariées sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes. Ce sexisme, “qui fonctionne comme un redoutable instrument d’exclusion des femmes de la sphère professionnelle et leur signifie qu’elles ne sont pas à leur place“, agit directement sur la confiance en soi, la performance et le bien-être des salariées.
Mais les auteurs du rapport reconnaissent que la notion de sexisme “n’arrive pas à émerger clairement“, et reste au stade du déni. “Tout se passe tout d’abord comme si le mot sexisme était un mot tabou” : l’étude explique que le phénomène est compliqué à définir, car “la limite entre les actes, propos, attitudes acceptables et ceux qui ne le sont pas, entre les propos blessants et humiliants et les propos humoristiques” n’est pas évidente.
35 mesures pour lutter contre le sexisme
Les auteurs sont décrits sous trois formes: le sexisme “hostile” du type “les femmes ne savent as lire les cartes routières“, le “sexisme subtil ou masqué“, qui passe notamment par l’humour ou le “sexisme ambivalent, voire bienveillant” comme le paternalisme infantilisant, d’un patron envers sa salariée.
La notion de sexisme est en revanche “quasi-inexistente” dans le droit, et bénéficie d’une “approche floutée“, et n’est pas non plus abordée dans les règlements intérieurs ou les chartes adoptées par les entreprises.
Afin de mieux combattre le phénomène, les auteurs préconisent 35 mesures à adopter, comme multiplier les enquêtes pour mieux isoler le sexisme, lancer une campagne nationale dans les médias ou de réunir à la fin de l’année un comité interministériel sur le sujet.