Le permis de conduire des plus de 65 ans bientôt renouvelable sur une durée limitée ?

Image d'illustration. Permis de conduireADN
Les autorités envisagent de raccourcir la durée de validité du permis de conduire pour les automobilistes âgés de plus de 65 ans. Cette mesure viserait à renforcer la sécurité routière en adaptant le contrôle des aptitudes à conduire chez les seniors.
Tl;dr
- Fin du permis à vie : validité limitée à 15 ans.
- Permis numérique obligatoire, contrôle médical ou auto-évaluation.
- Sanctions et période probatoire harmonisées dans toute l’UE.
Une réforme d’ampleur pour le permis de conduire en Europe
Les titulaires d’un permis de conduire « à vie » vont bientôt devoir s’adapter à un changement de taille. Adoptée le 21 octobre 2025 par les eurodéputés, la nouvelle réglementation met définitivement fin à ce privilège. Derrière cette évolution, une volonté claire : renforcer la sécurité routière et unifier les règles dans l’ensemble des États membres de l’Union européenne. D’ici à 2028, en France comme ailleurs, la législation nationale devra s’aligner sur ces standards.
Des conditions de validité et de renouvellement redéfinies
Désormais, la durée administrative du permis voiture ou moto sera limitée à 15 ans dans toute l’Europe. Certains pays où le permis tient également lieu de pièce d’identité pourront opter pour une validité raccourcie à 10 ans. Après 65 ans, chaque État aura la possibilité d’imposer une durée encore plus courte, avec renouvellement plus fréquent. L’objectif affiché est clair : permettre un suivi plus attentif de l’aptitude des conducteurs au fil des ans, sans instaurer de retrait automatique du droit de conduire.
Le renouvellement ne se fera cependant pas sans vérification. Les automobilistes devront désormais se soumettre à un contrôle médical obligatoire ou, selon la législation choisie, à une auto-évaluation standardisée. Dans ce dernier cas, un questionnaire sur la vision, l’audition et la mobilité devra être rempli et signé sur l’honneur. Une initiative qui suscite déjà des interrogations sur la sincérité des déclarations, mais qui vise avant tout à responsabiliser les conducteurs.
Un permis numérique pour tous et des jeunes mieux encadrés
Le format papier tend à disparaître : le permis numérique, accessible directement sur smartphone, devient la norme. Si certains préfèrent encore une carte physique, celle-ci restera disponible sur demande. Cette évolution vise notamment à limiter les fraudes et à simplifier les contrôles transfrontaliers.
Les jeunes ne sont pas oubliés. Dès 17 ans, il sera possible d’opter pour la conduite accompagnée, mais il faudra attendre la majorité pour conduire seul. De plus, une période probatoire de deux ans sera imposée partout en Europe, assortie de règles strictes et de sanctions renforcées. Les examens intégreront davantage de mises en situation réelles, comme les risques liés aux usagers vulnérables – piétons, cyclistes – ou aux nouveaux dangers urbains.
Harmonisation des sanctions et lutte contre l’impunité
Un autre pan majeur de cette réforme concerne le partage d’informations entre États membres. À partir de maintenant, toute suspension ou invalidation du permis de conduire dans un pays sera automatiquement reconnue par l’ensemble de l’Union européenne. Fini donc, l’impunité en cas d’infraction grave à l’étranger : cette mesure entend combler une faille ancienne du droit routier européen.
Ces évolutions s’inscrivent dans une stratégie globale : réduire les plus de 20 000 morts annuels sur les routes européennes et moderniser la gestion du permis à l’échelle du continent. Un virage qui n’a rien d’anodin.