Le menace de procédure de destitution de Macron brandie par LFI n’est pas soutenue par le PS
Olivier Faure considère l’idée des Insoumis d'invoquer l'article 68 de la Constitution comme inconcevable, d'autant plus que les écologistes et les communistes marquent leur désaccord. Ce désaccord supplémentaire crée des tensions dans le Nouveau front populaire. Comment pourront-ils surmonter ces discordances ?
TL;DR
- La France insoumise pourrait entamer une procédure de destitution contre Emmanuel Macron.
- Macron est accusé de ne pas respecter les résultats des législatives de juillet.
- La procédure de destitution est complexe et nécessite l’approbation de l’Assemblée et du Sénat.
La France insoumise menace de destitution Macron
Une tempête politique est en vue. La France insoumise (LFI) annonce qu’elle envisage d’engager une procédure de destitution contre le président Emmanuel Macron, l’accusant d’un « coup de force institutionnel contre la démocratie ».
En cause : le refus de Macron de respecter les élections législatives
Le refus d’Emmanuel Macron « de prendre acte » du résultat des élections législatives de juillet est au cœur de la discorde. Cette accusation est formulée par plusieurs membres de LFI dont leur leader, Jean-Luc Mélenchon et la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot. « En France, le seul maître est le vote populaire », insistent-ils dans une tribune publiée ce samedi.
L’annonce tombe alors qu’Emmanuel Macron compte rencontrer ce vendredi les forces politiques afin de former un nouveau gouvernement. Les insoumis soupçonnent le chef de l’Etat de vouloir nommer un Premier ministre qui ne refléterait pas le résultat des législatives.
Cette tribune n’est signée que par les dirigeants de LFI. Elle n’engage que leur mouvement. La réponse à une nomination d’un PM qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure. https://t.co/1hq3x4K9kR
— Olivier Faure (@faureolivier) August 18, 2024
L’article 68 : une carte à jouer ?
Les insoumis se tournent vers l’article 68 de la Constitution. Celui-ci prévoit la destitution du président en cas de « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ».
Pour les signataires de la tribune, le refus de prendre acte des élections législatives est un « manquement condamnable aux exigences élémentaires du mandat présidentiel ».
Une procédure de destitution difficile à aboutir
Néanmoins, une telle procédure est semée d’embûches. Elle nécessite l’adhésion de l’Assemblée et du Sénat pour former une « Haute Cour ». Au-delà de ce soutien, une majorité des deux tiers dans chaque hémicycle, puis lors du vote de tous les parlementaires, est requise.
La question du soutien du PS est également source d’incertitude. Olivier Faure écarte l’idée de soutenir une procédure de destitution d’Emmanuel Macron, exprimant sa préférence pour la « censure ».
Il semble donc que la partie s’annonce difficile pour LFI. L’avenir nous dira si leur tentative aboutit à un changement politique majeur, ou si elle restera une simple menace.