Le marché du neuf s’effondre, atteignant son plus bas niveau depuis la crise de 2008

Image d'illustration. Investissement dans l'immobilier. ADN
Les ventes de logements neufs connaissent une baisse spectaculaire, atteignant leur niveau le plus bas depuis la crise financière de 2008. Ce recul historique reflète les difficultés persistantes du marché immobilier neuf en France.
Tl;dr
- Logements neufs commercialisés au plus bas depuis 2008.
- Une opération immobilière sur cinq suspendue.
- Retrait massif des investisseurs particuliers du marché.
Un marché immobilier neuf en crise inédite
Au cours du troisième trimestre, le secteur de la promotion immobilière traverse une phase que beaucoup décrivent comme sans précédent. La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) fait état d’un chiffre alarmant : seulement 9 962 logements neufs ont été mis sur le marché entre juillet et septembre. C’est, selon son délégué général Didier Bellier-Ganière, un volume « deux fois et demi inférieur à une année habituelle », jamais observé depuis la création de ces statistiques en 2008.
Suspensions en cascade et attentisme généralisé
Ce recul brutal s’inscrit pourtant dans un contexte paradoxal : les permis de construire affichent une légère reprise après deux ans de repli. Cependant, cette embellie ne se traduit pas sur le terrain. Les mises en chantier stagnent à des niveaux historiquement bas, ce qui inquiète profondément les acteurs du secteur. Pour tenter de garder espoir – et maintenir leurs équipes – les promoteurs poursuivent tout de même le dépôt de dossiers, explique Pascal Boulanger, président de la FPI, mais l’essentiel reste suspendu à la dynamique commerciale.
Le climat reste tendu : faute d’acheteurs solvables, environ une opération sur cinq est suspendue ou retirée du marché. Les professionnels préfèrent limiter les pertes lorsque la clientèle n’est plus au rendez-vous : « Les autorisations repartent, mais les mises en chantier restent à un niveau très bas », souligne Didier Bellier-Ganière. Ce phénomène vient accentuer l’impression d’enlisement qui pèse lourdement sur la filière.
L’hémorragie des investisseurs particuliers
Autre signal d’alerte : l’exode massif des investisseurs particuliers, jadis piliers du marché neuf. Au cours des neuf premiers mois de l’année, leurs réservations ont été divisées par deux comparé à la même période en 2024 – année charnière marquée par la fin du dispositif Pinel. Le contraste avec 2019 est encore plus frappant : alors qu’on recensait 13 557 ventes cette année-là, seules 2 183 transactions ont été réalisées en 2025, soit une chute vertigineuse par 6,2.
Perspectives assombries pour le secteur
La gravité de la situation ne laisse aucun doute pour Pascal Boulanger. Les indicateurs publiés par l’observatoire sont qualifiés de « sûrement les moins bons jamais vus », tandis que la tendance continue inexorablement de se détériorer. Cette crise profonde trouve son origine dans trois facteurs clés :
- L’envolée des coûts de construction
- L’augmentation persistante des taux d’intérêt
- L’extinction progressive des aides à l’investissement locatif
Dans ce contexte, l’avenir du logement neuf paraît on ne peut plus incertain et appelle à repenser urgemment les politiques publiques pour éviter une paralysie durable du secteur.