Ce poisson-lune est le premier poisson à sang chaud
Le lampris, une espèce de poisson-lune, est le premier poisson pourvu d'un sang chaud à être découvert. D'après les scientifiques qui l'ont étudié, cela se révèle être un avantage certain pour ce pensionnaire des abysses.
Ce sont les scientifiques de la National Oceanic And Atmospheric Association (NOAA, l’agence américaine des océans et de l’atmosphère) qui ont découvert la particularité du lampris, ou poisson-lune : à l’inverse de tous les poissons du globe, celui-ci est le premier dans lequel coule un sang chaud.
Et pour les chercheurs, ceci constitue un bien bel avantage étant donné l’environnement dans lequel il évolue, à savoir les fonds marins froids.
Pourquoi le poisson-lune a-t-il le sang chaud ?
Comment expliquer la température de son sang ? Les branchies de ce gros poisson qui peut atteindre 2 mètres d’envergure sont pourvues de vaisseaux sanguins, y amenant le sang du corps. Les vaisseaux réchauffent à leur tour d’autres veines, situées quant à elles à proximité des branchies. Des couches de graisse lui permettent de maintenir cette température haute.
L’avantage ? Les muscles du lampris restent chauds, lui permettant de nager rapidement; mais son cerveau reste lui aussi toujours plus alerte. Ainsi, l’étude publiée jeudi dans la prestigieuse revue Science apporte une précision sur la température des muscles, “à peu près 5°C supérieure à celle des eaux dans lesquelles il nage, entre 45 et 300 mètres sous la surface”.
Le lampris, redoutable chasseur de proies
Et c’est ce que confirme Nicholas Wegner, scientifique à la NOAA : “Avant cette découverte je pensais que c’était un poisson assez lent, comme beaucoup de poissons qui nagent dans des environnements froids (…) Mais puisqu’il peut réchauffer son corps, c’est un prédateur très actif qui chasse des proies agiles comme des calamars, et qui peut migrer sur de longues distances”, explique-t-il.
Et si l’on sait que thons ou requins sont en capacité d’élever la température de certaines parties de leur anatomie, leurs organes internes quant à eux demeurent froids.
Cette découverte unique amènera prochainement les chercheurs à comparer ces résultats aux autres espèces de poissons-lune afin de mesurer leurs évolutions.