Le gouvernement écossais va gracier plus de 3000 sorcières
Pourchassées, torturées et tuées entre le XVIe et le XVIIIe siècle, 3000 femmes vont bénéficier de la grâce du gouvernement écossais.
Entre 1536 et 1736, la « chasse aux sorcières » n’était pas qu’une expression du langage courant en Écosse, mais bien un véritable massacre perpétré contre des personnes accusées de sorcellerie. En 200 ans, se sont en effet 3837 sorcières qui ont été exécutées sur le sol écossais après avoir été reconnues coupables de sorcellerie.
Aujourd’hui, un projet de loi étudié par le Parlement écossais prévoit de gracier les victimes de ces massacres.
Les excuses de l’état écossais aux sorcières
Comme l’indique le Guardian, cela fait plusieurs années que le groupe Witches of Scotland (sorcières d’Écosse) milite pour que les milliers de sorcières massacrées à l’époque (dont 84 % de femmes) obtiennent la reconnaissance des autorités.
Appuyé par un membre du parlement, un projet de loi visant à gracier l’ensemble des personnes exécutées pour sorcellerie à l’époque a été soumis au vote pour être voté d’ici l’été 2022. Cette loi fait suite à une décision similaire, rendue en 2001 dans l’État du Massachusetts aux États-Unis, en marge de l’affaire des « sorcières de Salem ».
200.000 procès et 100 000 victimes
À l’époque et sur l’ensemble de la planète, on estime que 200 000 procès pour sorcellerie ont été organisés et que près de 100 000 sorcières auraient été exécutées sur la période. Dès la promulgation de la loi contre la sorcellerie en 1563, l’Écosse est très vite devenue l’un des pays les plus sévères en la matière puisqu’on estime qu’on y a exécuté 5 fois plus de personnes que partout ailleurs en Europe.
En règle générale, les personnes accusées de sorcellerie étaient la plupart du temps reconnues coupables après des aveux obtenus sous la torture. La peine de mort était prononcée la plupart du temps. Après avoir été pendus, les corps étaient souvent brûlés pour les détruire et ne laisser aucune trace, et aucune possibilité de « malédiction » selon les croyances de l’époque.