Le dédoublement de la personnalité n’est pas un symptôme de la schizophrénie
Alors qu'une majorité de Français pense encore le contraire selon un nouveau sondage OpinionWay, le dédoublement de la personnalité n'apparaît pas comme un symptôme de la schizophrénie.
Aujourd’hui se tient la Journée mondiale de la schizophrénie. À cette occasion sont publiés les résultats d’un sondage conduit entre décembre 2017 et janvier 2018 par OpinionWay pour le compte du laboratoire Janssen, de l’association Promesses, de la Fondation Pierre Denlker et de l’association Unafam.
Sur les 1.102 Français et les 100 psychiatres interrogés, il est notamment apparu que pour quatre Français sur cinq, soir une bonne majorité, le dédoublement de la personnalité apparaît comme un symptôme de la schizophrénie. Alors qu’il n’en est rien, comme nous l’expliquent nos confrères du Figaro.
Journée mondiale de la schizophrénie : 4 Français sur 5 dans l’erreur
En effet, jamais une personne atteinte de schizophrénie n’adopte une autre personnalité. La méconnaissance de cette maladie s’étend sur des symptômes quant à eux bien observés par un schizophrène. 45% des personnes interrogées ne savaient par exemple pas que les patients souffrent de troubles de la mémoire, et 35% ignoraient que ce trouble psychique peut être associé à une perte d’énergie.
Autre enseignement de ce sondage et pas des moindres, celui d’une mauvaise information détenue… par les psychiatres, et plus exactement un quart d’entre eux. Une proportion qui croyait ainsi, à tort, que la schizophrénie se traduisait par des troubles obsessionnels du comportement (TOC). 21% lui associaient des troubles du comportement alimentaire et 18% une bipolarité.
Une maladie pas caractérisée par de la violence
Julien, schizophrène depuis ses 17 ans mais diagnostiqué comme tel depuis 2013, soient quinze ans plus tard, tient également à tordre le cou à l’idée voulant que cette maladie se caractérise par de la violence : “Dans les médias, les schizophrènes sont également souvent dépeints comme des personnes dangereuses, violentes alors que c’est tout l’inverse”.
Et d’ajouter que “seuls de rares cas donnent lieu à des accès de violence au cours d’une crise, et cette agressivité est le plus souvent tournée vers le patient lui-même”. Même si l’on estime que près d’un schizophrène sur deux tentera de se suicider au cours de sa vie, avec un taux d’échec de 90%. Julien confie avoir déjà tenté de mettre fin à ses jours lors de son unique accès de violence. En France, la schizophrénie cible près de 650.000 personnes.