L’Arctique libère des gaz hilarants à cause du réchauffement climatique
Le dégel du permafrost cause la libération de gaz hilarant dont les effets sur le réchauffement climatique sont bien plus puissants que le dioxyde de carbone.
Bientôt, le réchauffement climatique risque de nous faire rire, mais pas de notre plein gré. Selon une étude scientifique venue de Finlande, la fonte des terres gelées de l’Arctique libère de plus en plus de protoxyde d’azote (N20), un gaz hilarant, mais qui pourrait avoir des effets encore plus catastrophiques que les gaz à effet de serre actuels.
Le permafrost dégèle plus fréquemment
Les résultats de l’étude menée par le département d’étude des sciences environnementales et de biologie de l’université de Finlande ont été relayés dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences.
Depuis quelques années, on sait que le pergélisol (ou permafrost), une région où les sols sont gelés en profondeur toute l’année, renferme du protoxyde d’azote. Mais depuis quelques années, ce permafrost subit de plein fouet les effets du réchauffement et connaît des périodes de dégel de plus en plus fréquentes. Or, cette terre décongelée libère les gaz qu’elle contient, dont le fameux N2O.
Un pouvoir de réchauffement conséquent
La nouvelle est plutôt inquiétante lorsque l’on sait que ce protoxyde d’azote possède un pouvoir de réchauffement 300 fois plus important à celui du dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre. Les conséquences sur l’environnement pourraient être catastrophiques, car les modèles actuels concernant le réchauffement climatique, déjà bien pessimistes, ne prennent pas en compte une libération importante de N20, ce qui risque de se produire. En effet, 1/4 de l’Arctique est concerné par ces zones potentiellement émettrices de N2O. L’effet boule de neige pourrait alors être très rapide.
L’une des seules lueurs d’espoir selon les scientifiques provient des plantes. Selon eux, la végétation permet d’absorber en grande quantité le protoxyde d’azote contenu sous la terre. Les chercheurs vont désormais approfondir leur recherche, menée sur des échantillons de permafrost prélevés en Arctique et réchauffés en laboratoire, pour déterminer le risque exact lié au N2O.