L’addiction aux selfies, reconnue comme véritable trouble du comportement
Des chercheurs indiens et britanniques ont cherché à comprendre les éléments déclencheurs du "selfitis", l'addiction au selfie.
Oui, l’addiction aux selfies a un nom depuis 2014 : le “selfitis”. Et pour les chercheurs de l’université de Nottingham Trent (Royaume-Uni) et de la Thiagarajar School of Management (Inde), il s’agit bien d’une maladie mentale.
Le cadre de l’étude
Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont dans un premier temps observé les éléments déclencheurs d’un “selfitis” chez 200 individus. Puis, ils ont appliqué à 400 autres, en Inde, une “échelle comportementale du selfitis”. Si l’étude a été menée dans ce vaste pays, c’est que le selfie y a tué 14 personnes par accident, pour un total mondial évalué à 30 décès.
Des affirmations telles que “Je me sens plus populaire quand je poste mes selfies sur les réseaux sociaux”, ou encore “Prendre des selfies améliore mon humeur et me rend heureux” y étaient proposées, et devaient être notées de 1 à 5 suivant le degré d’importance accordé.
Une addiction plus ou moins forte
Dès lors, trois degrés d’addiction plus ou moins forts ont été dégagés, et rapportés par Les Inrocks :
- à risque : prendre des selfies au moins 3 fois par jour, sans les partager sur les réseaux sociaux,
- sévère : même constat, mais cette fois en postant les clichés,
- chronique : une envie incontrôlable de se prendre en photo toute la journée, et les partager sur les réseaux à raison de 6 fois ou plus quotidiennement.
Janarthanan Balakrishnan, l’un des chercheurs à l’origine de cette étude a confié au quotidien The Independant : “Typiquement, les personnes qui souffrent de cette condition ont très peu confiance en eux et essayent de s’intégrer au groupe de leurs pairs. Ils peuvent manifester des symptômes similaires à d’autres comportements potentiellement addictifs”.