La première laitue de l’espace dégustée dans l’ISS
C'est une première à laquelle les astronautes de la Station spatiale internationale sont confrontés aujourd'hui : déguster la première laitue cultivée dans l'espace.
Il est des progrès techniques qui font autant sourire qu’ils sont, sur le fond, importants. Ce jour, les locataires de la Station spatiale internationale (ISS) vont pouvoir manger la première salade de l’espace. Attention, elle n’a pas été apportée dans l’espace, ce qui n’aurait que peu d’intérêt. Non, cette laitue romaine a bien été cultivée hors de nos frontières terrestres.
ISS : la laitue a été cultivée sans terre
Certes, ce n’est pas la première fois que des plantes naissent en orbite et en apesanteur. Mais c’est bel et bien le début de leur consommation par un équipage de la station. La graine a été plantée, si l’on puit dire ainsi, au début du mois de juillet. Scott Kelly, son « papa » en quelque sorte, a tweeté dimanche en posant fièrement devant la plante devenue mature.
Tomorrow we'll eat the anticipated veggie harvest on @space_station! But first, lettuce take a #selfie. #YearInSpace pic.twitter.com/fUKQMhEDjK
— Scott Kelly (@StationCDRKelly) August 9, 2015
Quelles précautions avant cette historique première dégustation ? Un simple lavage des feuilles à l’aide de lingettes ointes d’acide citrique. Pour moitié, les feuilles regagneront la Terre, congelées, pour des analyses.
Un enjeu important pour l’aventure spatiale
France Info nous apprend le mode de culture qui a permis à la graine de donner vie à de belles et vigoureuses feuilles de laitue : c’est un panneau de LED bleues, rouges, vertes, qui jouent les nourrices pour les feuilles. Ce que détaille Ray Wheeler, chercheur à l’Agence spatiale américaine : « Les longueurs d’ondes rouges et bleues sont le minimum requis pour que pousse correctement une plante (…) Ce sont probablement les plus efficaces en termes de conversion de l’énergie électrique ».
Mine de rien, cette première est un test d’importance dans l’optique d’un long voyage humain vers des contrées encore inexplorées, comme Mars. Une alimentation « comme à la maison » pourrait avoir des conséquences sur la santé psychologique et sanitaire des voyageurs. Sans compter qu’ils seraient, avec l’exploitation de serres spatiales, autonomes. Un long voyage dont la perspective s’éclaircit, au strict point de vue alimentaire.