La politique africaine de François Hollande montrée du doigt
Un rapport rédigé par deux députés passe au crible la politique africaine menée par François Hollande.
Le rapport, rédigé par Philippe Baumel et Jean-Claude Guibal, respectivement députés PS et UMP, a été adopté mercredi par la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Plus de développement économique et moins de guerre, ainsi pourraient se résumer le document de 200 pages jugé “clivant” et ” cassant un peu l’afro-optimisme ambiant” par Philippe Baumel en personne.
Une politique africaine de développement lacunaire
Le rapport indique entre-autre que « Nombre de pays africains, francophones ou anglophones restent profondément marqués par d’importantes fragilités structurelles qui handicapent leur développement, quand elles ne l’hypothèquent pas pour longtemps. Ainsi en est-il en premier lieu de la démographie, des contextes socio-économiques, des déséquilibres internes et régionaux, ou de l’évolution des problématiques religieuses, qui sont autant de facteurs de crises à court, moyen et long termes ».
Jugé trop virulent par certains, le document relance de nouveau le sempiternel débat sur la Françafrique. Les rapporteurs y taxent en effet les politiques d’aide au développement d’inefficaces, entraînant des crises, voire, l’effondrement des Etats, puis, enfin, une intervention militaire française.
Des interventions militaires trop fréquentes
Critiquant “la militarisation” de l’action française, ces députés estiment en ce sens que les interventions de l’armée française tendent à se substituer à une politique de développement qui permettrait à termes d’installer dans les Etats d’Afrique Subsaharienne des démocraties durables.
Selon les députés, ces cinq dernières années, la France a en effet dû intervenir militairement en Côte d’Ivoire, au Nord-Mali ainsi qu’en Centrafrique, pour résoudre des crises en partie imputables aux lacunes en termes de développement économique de ces pays.
“Prenons le cas du Mali. La France a déversé des centaines de millions d’euros sur ce pays depuis la décolonisation, en s’aveuglant, et cet Etat s’est effondré en 15 jours, nous appelant au secours.”, a par exemple expliqué Philippe Baumel.
La présidente de la commission des Affaires étrangères, Elizabeth Guigou, a par ailleurs tenu à se démarquer publiquement de ses conclusions, le jugeant “trop pessimiste”, appelant à plus de mesure.