La « mascarade » du FSC : le Pérou accuse de sacrifier les Mashco Piro pour du bois certifié !
La tribu autochtone Mashco Piro de l'Amazonie péruvienne, vivant près de la frontière brésilienne, a été récemment filmée non loin d'une exploitation forestière. Cette apparition soudaine souligne le danger imminent pesant sur leur avenir.
TL;DR
- Plus de 67 Mashco Piro, des indigènes non contactés, sont apparus récemment près de deux villages au Pérou.
- L’activité des entreprises forestières sur leurs terres cause leurs déplacements.
- Survival International demande la révocation de la certification de Canales Tahuamanu par le FSC et l’attribution du territoire aux Mashco Piro.
La tribu indigène oubliée
Le Mashco Piro, considéré comme la plus importante tribu non contactée au monde, fait parler d’elle. Plus d’une soixantaine des membres de cette communauté insaisissable, habitants des confins du sud-est péruvien, ont récemment été aperçus aux abords des villages de Monte Salvado et de Puerto Nuevo.
Une menace impalpable
Les Mashco Piro, qui vivent dans une région encadrée par deux réserves naturelles à Madre de Dios, sont de nature discrète. Pourtant, leurs « récentes observations trahissent un sentiment d’insécurité les poussant à une constante mobilité ». Une inquiétude liée à l’invasion de leurs terres par des entreprises forestières titulaires de concessions d’exploitation. La plus notable d’entre elles, Canales Tahuamanu, possède 53 000 hectares de forêts à Madre de Dios et a ouvert plus de 200 kilomètres de routes pour acheminer par camion le cèdre et l’acajou qu’elle exploite. Malgré cette activité au cœur de leur domaine, cette entreprise est reconnue pour la durabilité et l’éthique de ses opérations par le Forest Stewardship Council (FSC) et le gouvernement péruvien.
Le cri d’alarme de la communauté internationale
Survival International, une ONG œuvrant pour la défense des droits de l’Homme, défie le FSC de retirer la certification qu’il octroie à Canales Tahuamanu, alléguant du caractère purement illusoire de cette certification. Selon Alfredo Vargas Pio, président de Fenamad, organisation autochtone locale, ces dégradations sont le « signe évident que beaucoup de Mashco Piro vivent sur ce territoire, que le gouvernement péruvien n’a pas su protéger et qu’il a même vendu à des entreprises forestières ».
Une urgence à agir
Au-delà de la destruction inéluctable de leur habitat, ces intrusions menacent les Mashco Piro d’un contact forcé, qui pourrait être fatal pour ces peuples non-immunisés face aux maladies des étrangers. Survival International met en avant la nécessité pressante de révoquer toutes les autorisations d’exploitation forestière dans cette zone et de reconnaître officiellement la propriété de ces terres aux Mashco Piro, avant le point de non-retour.