La famine décime Gaza : 21 enfants succombent à la faim sous le blocus israélien

Image d'illustration. Mains tenant des récipients vides en gros planADN
À Gaza, la situation humanitaire s’aggrave dramatiquement : au moins 21 enfants ont déjà succombé à la faim, tandis que le blocus imposé par Israël aggrave les pénuries. Les ONG alertent sur une famine généralisée qui menace la population.
Tl;dr
- Gaza frappée par une famine de masse inédite.
- L’aide humanitaire reste bloquée malgré l’urgence.
- ONG réclament un cessez-le-feu immédiat.
Situation humanitaire à Gaza : la famine en chiffres et en témoignages
Le constat est glaçant dans la bande de Gaza. La malnutrition, désormais qualifiée de « famine de masse » par une centaine d’organisations dont Médecins sans frontières, Oxfam international ou encore Caritas, s’installe durablement. « Alors qu’une famine de masse se propage dans la bande de Gaza, nos collègues et les personnes que nous aidons dépérissent. » Ce cri d’alarme, lancé le 23 juillet 2025, trouve un écho tragique dans le quotidien des habitants.
À l’hôpital al-Chifa, au nord du territoire, le directeur Mohammed Abou Salmiya rapporte que « 21 enfants (étaient) morts de malnutrition ou de faim » en seulement trois jours. Les images venues du sud – notamment de l’hôpital Nasser – rappellent brutalement la gravité : des familles pleurent leurs proches fauchés par la faim, comme Abdel Jawad al-Ghalban, adolescent décédé faute de nourriture.
Aide entravée et responsabilités partagées
Si les stocks d’aide s’amoncellent aux portes et parfois à l’intérieur même de Gaza, leur distribution demeure presque impossible. Les organisations humanitaires dénoncent l’impossibilité d’accéder à des tonnes de vivres et médicaments essentiels. Les raisons avancées sont multiples : restrictions israéliennes, risques sur le terrain mais aussi accusations réciproques. Ainsi, Israël pointe du doigt le Hamas, accusé de détourner l’aide pour la revendre à prix fort ou même d’ouvrir le feu sur les civils en attente. Le mouvement islamiste nie ces allégations tandis que la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue notamment par les États-Unis et Israël, impute aussi la crise au Hamas.
Le blocus imposé début mars par Israël a été très légèrement assoupli fin mai ; pourtant, selon les ONG, cela reste largement insuffisant face à une situation où toute la population est plongée dans une insécurité alimentaire aiguë.
Lenteur diplomatique et conséquences humaines
Après plus de 21 mois d’un conflit déclenché par l’attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien – événement qui coûta la vie à 1 219 Israéliens –, les offensives se poursuivent quotidiennement à Gaza. Les dernières tentatives de négociations entre Israël et le Hamas n’ont offert aucun progrès vers une trêve durable. De leur côté, les ONG appellent avec insistance à :
- un cessez-le-feu immédiat,
- l’ouverture totale des points de passage,
- une libre circulation pour l’aide humanitaire.
Mais sur place, les voix comme celle d’Oum Rami Abou Karsh – déplacée dans le camp d’Al-Chati – rappellent que chaque journée sans solution accentue la détresse : « J’ai perdu mon mari, mon fils est blessé, j’ai faim et ma maison a disparu. »
L’insécurité alimentaire extrême reconnue par les instances internationales
Pour qualifier cette crise extrême, on s’appuie sur le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Selon cet outil utilisé notamment par les Nations Unies, près d’un demi-million d’habitants étaient déjà confrontés dès mai dernier aux conditions définissant une « catastrophe/famine ». À ce stade (phase 5), il ne reste quasiment plus aucune marge avant des taux critiques tant en malnutrition qu’en mortalité.
La communauté internationale peine encore à obtenir des avancées concrètes. Pendant ce temps-là à Gaza, la famine n’est plus seulement redoutée : elle frappe désormais au quotidien.