La coloration des cheveux augmenterait les risques de cancer du sein
Les chercheurs américains à l'origine de cette étude estiment que ce risque s'accroit de 9% pour les femmes appliquant des teintures permanentes.
Les National Institutes of Health, institutions gouvernementales spécialisés dans la recherche médicale et biomédicale aux États-Unis, ont suivi plus de 45.000 femmes âgées entre 35 et 74 ans et ayant participé à une vaste enquête de santé. Parmi elles, 22.500 ont déclaré pratiquer la coloration capillaire. Et pour 10% d’entre elles, l’usage d’un lisseur chimique.
Un risque accru de cancer de 9%
Ainsi, les femmes appliquant des teintures permanentes auraient ainsi une probabilité supplémentaire de 9% de développer un cancer du sein. Un risque porté à 60% lorsque la coloration est pratiquée au minimum une fois tous les deux mois.
Alexandra White, auteure principale de l’étude parue dans l’International Journal of Cancer, précise : “Dans notre étude, nous voyons un risque plus élevé de cancer du sein associé à l’utilisation de la teinture pour les cheveux, et l’effet est plus fort chez les femmes afro-américaines, en particulier celles qui en utilisent fréquemment”.
Le rôle des produits de lissage
Comment expliquer cet écart ethnique ? Près d’une femme noire sur trois a déclaré utiliser un lisseur chimique, contre 3% seulement pour les femmes blanches. D’après les résultats de l’étude, l’usage des lisseurs chimiques augmenterait à lui seul de 18 % les risques de cancer. Dale Sandler, qui a participé à l’analyse de l’enquête, avance que “Les cheveux plus épais sont susceptibles d’absorber plus de colorant”.
Faut-il pour autant arrêter de se colorer les cheveux ? Dale Sandler indique qu’“il est peu probable qu’un seul facteur explique le risque d’une patiente”, tout en encourageant à “éviter ces substances chimiques”. Car parmi les très nombreux composés des teintures, les amines aromatiques, sont suspectés de provoquer des cassures dans l’ADN, favorisant ainsi la survenance de cancers.