La colonisation des Amériques a-t-elle favorisé un refroidissement du climat terrestre ?
La mort de quelque 56 millions de personnes en un siècle aurait contribué à créer "une petite ère glaciaire".
Une équipe de chercheurs de l’University College of London s’est penchée sur un effet insolite et assez terrifiant de la colonisation des Amériques.
D’après eux, le génocide des Amérindiens a modifié l’environnement et provoqué une chute de la présence du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Et ce, à grande échelle.
Entre 1492 et 1600, 56 millions de morts
D’après les auteurs de l’étude parue dans la revue Quaternary Science Reviews, 56 millions d’Amérindiens ont été décimés en un peu plus de cent ans. Soit 10% de la population mondiale au XVe siècle, et 90% de celle des Amériques.
Rappelons qu’en débarquant, les colons ont aussi apporté des virus qui ont favorisé cette hécatombe. Celle-ci est pour les scientifiques “le pire évènement de mortalité humaine comparé à la population mondiale, et le second, en termes absolus, après la Seconde guerre mondiale durant laquelle 80 millions de personnes sont mortes – 3% de la population mondiale de l’époque”.
Un impact sur le climat
Ils estiment en outre que 60 millions d’hectares étaient exploités par les populations locales. Autant de surface qui s’est retrouvée abandonnée et vite recouverte par la végétation. “Sans intervention humaine, des paysages autrefois exploités sont retournés à leur état naturel, absorbant par là-même le dioxyde de carbone de l’atmosphère”, précisent-ils.
Et c’est à l’échelle planétaire que le phénomène s’est étendu. Ainsi, cette hécatombe a contribué “à ce que les scientifiques appellent le “Petit âge de glace”, une période climatique froide survenue à partir du XVe siècle”, rapporte Geo.