La Chine, championne des émissions mondiales, s’impose également en leader des énergies renouvelables

Image d'illustration. Fermes solaires vastes en chineADN
Première émettrice mondiale de gaz à effet de serre, la Chine se positionne pourtant en leader sur le marché des énergies renouvelables, investissant massivement dans l’éolien, le solaire et d’autres solutions vertes pour transformer son modèle énergétique.
Tl;dr
- La Chine reste le premier émetteur mondial de CO₂.
- Investissements massifs dans énergies renouvelables et véhicules électriques.
- Objectifs climatiques jugés insuffisants mais réalisables.
La Chine, championne des paradoxes climatiques
Difficile de passer à côté du rôle majeur que joue la Chine dans la lutte contre le changement climatique. Alors que la COP30, grand rendez-vous onusien sur le climat, s’apprête à ouvrir ses portes en novembre prochain à Belem, au Brésil, les projecteurs sont braqués sur les engagements – et contradictions – du géant asiatique.
Première puissance émettrice de gaz à effet de serre, responsable de plus de 30 % des émissions mondiales selon l’ONU, la Chine affiche un bilan sans égal avec environ 15,6 milliards de tonnes équivalent CO₂ rejetées chaque année. Pourtant, son cumul historique et ses émissions par habitant restent inférieurs à ceux des États-Unis. La dépendance massive au charbon pèse encore lourd – près de 60 % de sa production électrique y est adossée –, même si les énergies renouvelables connaissent une progression spectaculaire.
L’essor fulgurant des technologies « propres »
En matière d’énergies renouvelables, la dynamique est indéniable. Un rapport publié récemment confirme la volonté politique : multiplier par six les capacités solaires et éoliennes d’ici 2035 pour atteindre 3 600 gigawatts – un objectif qualifié d’« ambitieux mais réaliste » par plusieurs experts du secteur.
Pour tenir ce cap, il faudrait installer chaque année environ 200 GW supplémentaires ; un rythme déjà quasiment atteint en 2024. Autre signal fort, le secteur des véhicules électriques connaît une croissance exponentielle : plus de 40 % des voitures neuves vendues en Chine étaient électriques ou hybrides cette année, ce qui place le pays largement en tête mondiale.
Des objectifs climatiques sous surveillance internationale
Qu’en est-il concrètement des ambitions nationales ? Pékin s’est fixé comme première cible chiffrée une réduction nette des émissions de gaz à effet de serre entre 7 et 10 % d’ici 2035. Problème soulevé par nombre d’observateurs : l’absence d’année de référence explicite rend l’évaluation complexe. En parallèle, le pays vise la neutralité carbone pour 2060 – tandis que certains analystes estiment que le pic des émissions a probablement déjà été atteint grâce au boom du renouvelable et du nucléaire.
Pour clarifier ses intentions, Xi Jinping a récemment confirmé ces axes stratégiques dans une feuille de route détaillée. Celle-ci prévoit également :
- L’élargissement du système national d’échange de quotas carbone à l’industrie lourde (acier, ciment, aluminium), voire à d’autres secteurs très polluants.
- L’accroissement notable de la couverture forestière : objectif fixé à plus de 24 milliards de mètres cubes contre 20 milliards actuellement.
Pékin, entre attentes internationales et réalités nationales
Si beaucoup jugent ces mesures encore timides face aux impératifs fixés par l’Accord de Paris, personne ne doute que la dynamique chinoise puisse dépasser ses propres prévisions tant son secteur « propre » se révèle compétitif.
Reste toutefois cette question lancinante : les efforts engagés suffiront-ils réellement pour limiter le réchauffement sous la barre critique des +1,5°C ? Sur ce terrain-là, rien n’est encore joué.