Kenya : des ONG soupçonnées de liens avec les shebabs islamistes somaliens
85 personnes et organisations kényanes sont soupçonnées de liens avec les islamistes shebabs responsables du massacre de l'université de Garissa.
Parmi les organisations suspectes figurent notamment les principales compagnies de transfert d’argent vers la Somalie ainsi que d’importantes ONG kényanes.
Mercredi, le gouvernement, a ordonné la fermeture de 13 entreprises de transfert d’argent.
D’importants transferts d’argents sont régulièrement réalisés entre la Somalie et le Kenya, où vit une importante communauté somalienne. Ces transferts de fonds sont essentiels à la population d’un pays en guerre civile depuis plus de deux décennies.
La Somalie ne disposant pas de système bancaire, les mouvements de fonds s’effectuent donc par le biais de compagnies de transfert d’argent, qui doivent elles-mêmes être adossées à des banques pour opérer.
Des ONG actives au Kenya
Parmi les ONG soupçonnées, figurent les associations Muslims for Human Rights et Haki Africa. Très actives au Kenya, elles dénoncent régulièrement la stigmatisation et la répression des populations musulmanes, essentiellement originaires du nord, de l’est et de la côte du pays.
Le ministère des Finances avait précédemment annoncé que les comptes des personnes et entités suspectes seraient gelés avant qu’une enquête plus poussée ne détermine si ces liens sont avérés.
Enquête en cours pour retrouver le cerveau
La semaine passée, une attaque à l’université de Garissa, a entraîné le massacre de 142 étudiants, 3 policiers et 3 soldats. Il s’agit de l’assaut le plus meurtrier perpétré sur le sol kényan depuis l’attentat d’Al-Qaïda contre l’ambassade des Etats-Unis à Nairobi en 1998 (213 morts). Le massacre a été revendiqué par les insurgés islamistes somaliens shebab, que l’armée kényane combat dans le sud de la Somalie depuis fin 2011.
La police kényane soupçonne Mohamed Mohamud, un ancien enseignant présenté comme “tranquille”, d’avoir orchestré l’attaque. Une récompense de 200 000 euros est proposée par la police pour toute information susceptible de faire avancer l’enquête.
Samedi, deux jours après la fin de l’attaque de Garissa, située à quelque 150 km de la frontière somalienne, le président kényan Uhuru Kenyatta avait déclaré que ceux qui planifient et financent le terrorisme étaient “profondément implantés” dans la société kényane. Il avait aussi promis une réponse sévère “à l’attaque et à toute autre attaque».