Journée de lutte contre le sida : une séropositive refusée par un dentiste et un gynécologue
Cette nouvelle journée de lutte contre le sida est notamment l'occasion de rappeler la discrimination que peuvent subir les malades. Parmi eux, la directrice générale de Sidaction qui a déclaré qu'un dentiste et un gynécologue ont refusé de la soigner en raison de sa séropositivité.
Cela fait depuis maintenant douze ans que la directrice générale de Sidaction Florence Thune œuvre à la tête de l’association. Et cela fait depuis maintenant vingt-et-un ans qu’elle est séropositive. À l’occasion de cette nouvelle journée de lutte contre le sida, Florence rappelle les difficultés sociales auxquelles sont confrontées les malades.
Citée par BFMTV.COM, elle déclare ainsi qu’“avec la banalisation du VIH, le message de sensibilisation a beaucoup plus de mal à passer”. Et que les progrès sociaux n’ont pas été aussi prononcés que ceux de la science : “J’ai pu voir les choses changer et pas toujours en bien. Car si la crainte de la mort s’est éloignée, les fantasmes eux sont restés”.
La directrice générale de Sidaction séropositive et discriminée
Par exemple, parce que vivant avec le VIH depuis une date antérieure à 2005, Florence ne peut bénéficier de conditions assouplies dans le cadre d’un prêt bancaire. Le rejet est également présent dans le milieu médical : “J’ai également été victime d’un refus de soin par un dentiste et par un gynécologue. Quand on est confronté à ce type de situation avec du personnel de santé, c’est encore plus déstabilisant“.
Florence Thune éclairée par le témoignage de Magic Johnson
La directrice générale de Sidaction se rappelle avoir vécu la nouvelle de sa contamination telle une condamnation : “Quand j’ai découvert ma séropositivité, ce fut une véritable douche froide. J’étais persuadée que j’allais mourir”. Elle cache sa situation à ses proches et ce n’est qu’un mois plus tard, lorsque le basketteur américain Magic Johnson annonce publiquement sa séropositivité, que Florence Thune voit la lumière, celle de la vie et de l’espoir : “Il parlait de sa séropositivité, disait qu’on pouvait vivre avec et avait l’air en pleine forme”.
Alors qu’en France, 25.000 personnes ignorent leur séropositivité et que des sondages mettent en lumière une gêne encore marquée vis-à-vis des malades, la responsable de l’association appelle à poursuivre les efforts de sensibilisation : “C’est pour cela qu’il faut poursuivre l’action, en parler, témoigner pour que cette maladie soit incarnée par des visages, et plus uniquement par des études, des sondages et des fantasmes”.