Journée de la crèche : une enquête édifiante sur les maltraitances
Un rapport de l'IGAS rendu public en mars révèle que les cas de maltraitance en crèche sont arrivés à un point où des mesures d'urgence s'imposent.
En cette journée de la crèche, il apparaît percutant de revenir sur les résultats d’un rapport rendu en mars dernier par l’IGAS (Inspection générales des affaires sociales). Une enquête intitulée “Qualité de l’accueil et prévention de la maltraitance dans les crèches”, et qui avait été lancée suite à la mort d’un bébé de 11 mois le 22 juin 2022 dans une crèche lyonnaise. Une employée de l’établissement, rappelle Ça m’intéresse, a depuis été mise en examen pour homicide.
Mission sur l’accueil dans les crèches : une qualité “particulièrement hétérogène”
La mission s’est rendue dans huit départements, et 36 établissements d’accueil d’avoir été visités. Trois questionnaires ont été adressés aux directeurs, professionnels d’accueil et parents. Respectivement, ont été reçues 5 275, 12 545 et 27 671 réponses. “À l’issue de ses investigations”, nous dit-on, “la mission dresse le constat d’une qualité d’accueil particulièrement hétérogène dans les EAJE, le secteur présentant des établissements de grande qualité, portés par une réflexion pédagogique approfondie, comme des établissements de qualité très dégradée.”
Maltraitances : un parallèle à adresser avec “les personnes vulnérables et dépendantes”
Sur le volet des maltraitances, le rapport fait état de similitudes avec l’accueil de “personnes vulnérables et dépendantes” : “négligence du fait de contraintes de l’organisation qui priment les besoins de la personne accueillie, non-respect des rythmes individuels, dévalorisation, humiliation, forçage, violence verbale et physique…”
Un quart des établissements concernés ? Pas forcément
Une trentaine de recommandations sont émises par la mission, qui souligne que si un quart des répondants ont déclaré avoir déjà travaillé dans un établissement où des maltraitances auraient été observées, il serait “abusif” et “erroné” d’en déduire que 25% des crèches seraient ainsi infréquentables : “En effet, la mission n’est pas en mesure de conduire un retraitement de ces données anonymes, ni d’assurer la représentativité de ces éléments, et ne peut indiquer un chiffre de prévalence de ces faits dans les établissements.”