Jean-Marie Le Pen ne voit pas Marine gagner en 2017
Le président d'honneur du FN doute que sa fille Marine ait les moyens de remporter la Présidentielle de 2017. Selon lui, elle "ne s'en donne pas les moyens".
Le conflit entre Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine, qui gangrène le parti frontiste depuis de nombreux mois, a connu un nouvel épisode avec un entretien accordé par le patriarche dans les colonnes du Journal du Dimanche. Il y fustige une nouvelle fois la politique menée au sein du FN et précise que sans changement de celle-ci, il n’accorderait pas sa voix à sa fille dans l’isoloir en 2017.
Marine Le Pen présidente ? “Elle ne s’en donne pas les moyens”
“Elle affiche l’ambition d’être un jour chef de l’Etat mais elle ne s’en donne pas les moyens. Ni les moyens éthiques, ni les moyens politiques”, tacle Jean-Marie Le Pen en évoquant sa fille. Selon lui, même, elle n’est ni plus ni moins en train de “scier la branche sur laquelle elle est assise”.
En conséquence, et dans l’optique de l’élection présidentielle de 2017, “si Marine Le Pen suit la même ligne qu’aujourd’hui, avec les mêmes procédés, et si Dieu me prête vie, non, je ne la soutiendrai pas”. Son père semble bien désormais être le principal barrage de Marine Le Pen pour 2017, presque plus, serait-on tenté de dire, que ses opposants “naturels” que sont Nicolas Sarkozy ou François Hollande pour ne citer qu’eux.
Florian Philippot, “mauvais génie” de Marine
Pour le président d’honneur du FN, la “dédiabolisation” actuellement menée par le parti qu’il a fondé n’est rien d’autre qu’un “leurre”. A l’origine de ce chantier, Jean-Marie Le Pen voit en Florian Phillipot le “mauvais génie” de sa fille. Et de là à dire que le vice-président du FN serait symboliquement devenu un bras droit, de Nicolas Sarkozy, il n’y a qu’un pas que le patriarche franchit presque en affirmant : “C’est une hypothèse”. Car “L’évolution nouvelle de la ligne du FN crée (…) un espace pour la droite dure et cela favorise en effet Sarkozy (…) On connaît ses qualités de manoeuvrier”.
Le tacle ultime pourrait être celui qui consiste à regretter le choix de sa fille en tant que successeur à la tête du FN ? Nous n’en sommes pas loin, quand Jean-Marie Le Pen déclare : “Ce choix s’est exercé il y a quatre ans entre deux candidats de valeur (Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, NDLR). J’ai choisi Marine Le Pen au bénéfice de l’âge et de la santé. En quatre ans, il faut bien dire la vérité, elle ne s’est pas améliorée”. Selon lui, “la morale et la droiture” ne sont pas vraiment à porter au crédit de sa fille. Elle qui, ajoute-t-il en faisant référence à ce qui lui vaut d’être en guerre ouverte avec la direction du FN, “l’attitude à l’égard de la seconde guerre mondiale”. Un épisode de l’histoire que l’un a vécu, pas l’autre.