Jean-Luc Mélenchon, fatigué, se met en retrait du Front de Gauche
Dans un entretien au site Hexagones.fr, le président du Front de Gauche se dit fatigué et annonce une prise de recul. Mais pas ses adieux.
« Là j’ai besoin de dormir, de ne rien faire, de bayer aux corneilles ». C’est bien le d’habitude si tonitruant Jean-Luc Mélenchon qui s’exprime ainsi pour le site Hexagones. Élu à nouveau au Parlement européen, l’ancien candidat à l’élection présidentielle annonce une mise en retrait de la vie politique.
Certes, les récents revers du parti aux élections municipales et européennes ont sans doute pesé dans cette décision, et le bon score du Front National aussi. Mais Jean-Luc Mélenchon est las, et « aspire à ce que le niveau de pression sur (lui) baisse ». Les dissensions au sein du Front de Gauche ne sont pas non plus étrangères à ce retrait : « Depuis le début, il y a deux lignes en quelque sorte. Celle qui est portée par la direction du Parti communiste, qui est plus institutionnelle, plus traditionnelle, où on continue à penser (…) qu’on peut rectifier le tir du Parti socialiste. Et puis, il y a une autre qui pense que ça, c’est un monde qui est quasiment clos, qu’il faut construire et qu’on le fera progressivement à condition d’être autonome ».
Marine Le Pen 2017 ? « Elle va y arriver »
Interrogé sur les chances de la présidente frontiste en 2017, Jean-Luc Mélenchon l’affirme : « Pourquoi elle va y arriver ? Parce que la société est en train de se vider de l’intérieur. Parce que la société est en train de se diriger vers le point ‘qu’ils s’en aillent tous’. Et quand ce point est atteint, tout saute en même temps ».
Pour autant, il n’envisage pas d’adieux fermes et définitifs de la vie politique : « il faut aussi que le grand arbre n’empêche pas le reste de la forêt de pousser. Je suis content, car maintenant il y a plusieurs visages qui ont émergé à l’intérieur du Parti de gauche. Il faut qu’ils aient leur espace politique ».