En 2011, de premières batteries de tests avaient été concluantes et les brevets du groupe semblaient bien renfermer un trésor. Une unité industrielle pilote, installée dans le Béarn et soutenue à hauteur de 2,8 millions d’euros par la région Aquitaine, était ainsi capable de traiter une centaine de litres d’eau par heure, signant le début de l’envolée de la société. Dans les mois suivants, plusieurs promesses contractuelles, notamment avec le Qatar pour environ 200 millions d’euros, sont annoncées. D’autres prospects sérieux sont évoqués par la direction en 2013, avec des clients étatiques, comme le Koweït et le Canada, mais aussi des entreprises industrielles du CAC 40. Tout semble donc aller pour le mieux et pour assurer sa croissance, la start-up multiplie les levées de fonds. Des partenariats stratégiques pour la recherche et le développement sont aussi conclus avec certains fleurons industriels français, comme Airbus ou Air Liquide. Malgré tout, les années suivantes seront marquées par de nombreuses déconvenues qui, peu à peu, scelleront le sort d’Innoveox.
Innoveox plombée par plusieurs échecs majeurs
Dès 2016, la situation financière du groupe devient critique et la direction d’Innoveox, sous l’égide de Jean-Christophe Lépine tente de se positionner sur le marché nucléaire, potentiellement intéressé par sa filiale Syneox, une autre pépite spécialisée dans le désamiantage et la dépollution nucléaire. Sans succès.
Le groupe a notamment été plombé par un échec majeur à la Réunion, où sa filiale Innoveox Oceania, placée en liquidation judiciaire en juillet 2017, n’a pas réussi à décoller malgré de fortes espérances. Le refus d’une défiscalisation de ses activités sur place, pourtant permise par le volet industriel de la loi Girardin sur les investissements ultra-marins, aurait durablement plombé les chiffres d’Innoveox, tout comme l’arrêt précoce de son unité opérationnelle de Saint-Paul, où l’entreprise disposait d’une capacité de dépollution de 1 600 tonnes de solvants par an. Le groupe a aussi été en difficulté sur certains marchés, en France, mais aussi à l’étranger, comme au Canada ou en Chine, alors même que des contrats avaient été signés sans pour autant aboutir.
Liquidation et fin de l’aventure
À la fin du mois de mars 2017, le groupe opte pour une procédure de sauvegarde qui lui permet de continuer à fonctionner à peu près normalement avant d’être liquidé au début du mois de septembre de la même année.
En juin dernier, la liquidation judiciaire d’Innoveox est clôturée par l’autorité judiciaire pour insuffisance d’actifs. Une décision qui signe la fin d’une très belle aventure et d’une technologie qui, malgré ses nombreuses promesses opérationnelles, n’aura été que trop peu déployée. Le manque de soutien de l’État et, en France, la lourdeur de certaines procédures administratives semblent avoir eu raison du destin de la jeune pousse.