Le jargon médical, un frein à une bonne communication avec le patient
Il vient d'être démontré qu'un médecin et son patient peuvent avoir des difficultés de compréhension de par le jargon utilisé par le praticien, pas forcément aussi bien saisi par le malade.
Le métier de médecin ne consiste pas uniquement à offrir au patient, après examen, le soin répondant au mieux au mal dont il souffre. Le meilleur médicament au monde demeurant soi-même, le praticien doit ainsi être également capable de transmettre au malade une information claire sur ce dont il est atteint, afin d’in fine lui donner les clés pour une meilleure préservation de sa santé.
Une étude menée par les médecins du département de chirurgie buccale du King’s College Hospital de Londres (Royaume-Uni) vient de révéler que le jargon médical embrouille le patient plus qu’il ne le renseigne efficacement. C’est dans le British Dental Journal que les résultats de cette enquête ont été publiés il y maintenant un peu plus d’un mois.
Un quart des répondants n’ont pas su définir “malin”, “bénin” et “lésion”
Une centaine de volontaires âgés de 15 à 87 ans ont accepté de répondre à un questionnaire en ligne concernant des termes employés par les médecins. Ces patients devaient donner leur définition de plusieurs mots tels que “cancer”, “malin” ou “bénin”. Il est apparu que ces deux derniers termes, avec “lésion”, sont ceux étant les moins bien compris, un quart des répondants n’ayant ainsi pas été en mesure de les définir correctement.
Des résultats à considérer avec prudence
Si les auteurs des travaux reconnaissent que les résultats obtenus sont biaisés de par le caractère volontaire de l’étude et la possibilité que les répondants soient plus familiers avec le jargon médical qu’avec la majorité de la population britannique, les observations relevées appellent à une modification du discours des médecins.
L’objectif demeurant que le patient comprenne sa maladie, éventuellement en posant lui-même les questions s’il estime que les éléments fournis par son praticien ne l’ont pas suffisamment éclairé. Car une personne comprenant peu ou mal son trouble peut être amenée à développer des effets indésirables voire des complications.