Japscan, célèbre site de scans de mangas, menacé d’un blocage sur le territoire français

Image d'illustration. Vue latérale d une tablette avec mangasADN
Le site Japscan, populaire plateforme en ligne permettant l'accès à des scans de mangas, pourrait prochainement être rendu inaccessible en France. Cette décision fait suite à des mesures accrues pour lutter contre le piratage et protéger les droits d'auteur.
Tl;dr
- Blocage de Japscan.com ordonné en France.
- 83% des lecteurs lisent sur des sites pirates.
- Le marché du manga chute depuis 2023.
Un coup d’arrêt à la piraterie des mangas
La lutte contre la diffusion illégale de bandes dessinées japonaises franchit une nouvelle étape : le tribunal judiciaire de Paris vient d’exiger le blocage du site Japscan.com et de ses nombreux sous-domaines.
Cette décision fait suite à une procédure menée par le Syndicat national de l’édition, représentant plus de 720 maisons d’édition, qui dénonce l’impact grandissant du piratage sur leur secteur.
Piraterie massive et impact économique préoccupant
Derrière cette action en justice, un constat alarmant : selon une récente étude relayée par le SNE, pas moins de 83 % des lecteurs de mangas en France se tournent vers des plateformes pirates. La plateforme visée, Japscan, proposait environ 13 000 titres — mangas, manhwas (bandes dessinées coréennes), manhuas (chinoises) et comics — à quelque 690 000 visiteurs mensuels rien qu’en France.
Ce phénomène, loin d’être marginal, pèse lourdement sur le secteur : « Ce phénomène impacte directement les ventes des éditeurs dans un marché en baisse. Sur l’année 2024, les ventes du secteur éditorial Mangas ont diminué de 9,3% en volume », détaille le syndicat.
Des pratiques difficiles à enrayer
Ce n’est pas faute d’initiatives affichées par les responsables de la plateforme. Sur son interface, Japscan rappelle que « les mangas proposés (…) sont des traductions non officielles réalisées par et pour les fans, dans un but strictement informatif » tout en encourageant explicitement l’achat des versions officielles pour soutenir les créateurs. Malgré ce message, la réalité juridique demeure implacable : exploiter ces œuvres sans accord demeure une infraction aux droits d’auteur.
Plusieurs noms de domaines — japscan.lol, japscan.com, japscan.cc ou japscan.ws — permettaient jusqu’ici d’accéder au contenu mis à disposition depuis l’étranger. Les gestionnaires bénéficiaient ainsi d’un environnement technique leur garantissant anonymat et quasi-impunité.
Manga : la fin d’une bulle ?
Au-delà du volet légal, la situation révèle un retournement du marché français. Après un véritable engouement au début des années 2020 autour du manga et du webtoon, la tendance s’inverse depuis peu.
Selon le cabinet GfK, les ventes chutent : –13 % en chiffre d’affaires en 2023 et encore –4 % attendus pour l’année suivante. Une conjoncture qui ne laisse pas indifférent le monde de l’édition française, désormais bien décidé à agir face aux dérives du numérique.