Japon : un moine surmené attaque ses employeurs en justice
Au Japon, un moine bouddhiste a porté plainte contre ses employeurs pour le surmenage qu'ils lui auraient causé. L'homme affirme que de nombreuses heures supplémentaires ne lui ont pas été payées, lui à qui il arrivait de travailler jusqu'à 17 heures par jour.
Cette histoire permet de mettre en lumière les difficultés liées à l’activité de moine. Au Japon, un moins bouddhiste qui avait rejoint en 2008 le complexe sacré du Mont Koya, dans la préfecture de Wakayama, vient d’attaquer l’organisme gérant le temple dans lequel il travaillait.
L’information est révélée par The Japan Times. Le moine d’une quarantaine d’années, qui a déposé sa plainte le 27 avril dernier, réclame 8,6 millions de yens (environ 65.000 euros) de dommages et intérêts. Il affirme que de nombreuses heures de travail ne lui ont pas été payées et que sa charge professionnelle lui a fait développer une dépression.
Un moine japonais contraint à travailler jusqu’à deux mois à la suite
La plainte indique que cette dépression est apparue en décembre 2015 et qu’au mois de mars de l’année suivante, ce moine, à qui il arrivait de travailler jusqu’à 17 heures par jour, n’a plus été vu sur son lieu de travail. Un organisme local a d’ores et déjà reconnu le surmenage de cet homme, qui a ainsi connu une significative charge de travail en 2015.
En cette année marquant les 1.200 ans du temple, les invités s’y étaient succédé, et ce moine d’avoir été contraint de travailler 64 jours consécutifs entre mars et mai, et 32 jours de suite entre septembre et octobre. Ses journées débutaient habituellement avant 5h00 du matin pour se conclure parfois jusque tard dans la nuit.
Pas une formation si un salaire est versé
Alors que Me Noritake Shirakura, qui représente le plaignant, a rappelé que le travail au temple est considéré comme une formation pour les moines, les avocats spécialisés dans le droit du travail affirment qu’il ne peut être totalement question de cela étant donné qu’un salaire est versé.
Le quotidien colombien El Espectador rappelle qu’en 2017, le temple de Kyoto Higashi Honganji avait présenté publiquement ses excuses suite à des accusations d’employés s’étant plaints de harcèlement et d’heures supplémentaires non payées.