Isère : le double meurtre de deux Congolais il y a 14 ans devant la justice
Aujourd'hui démarre le procès devant les Assises de l'Isère de plusieurs complices, suspectés d'avoir tués deux Congolais en 2000.
Le procès d’un double meurtre très mystérieux s’ouvre aujourd’hui devant les Assises de l’Isère. Comme le rappelle France 3 Alpes, les faits remontent au 29 décembre 2000. Ce jour-là, un Renault Scenic était découvert en flammes, frein à main serré, dans un champ de maïs fauché. A l’intérieur, les corps de deux hommes tués de deux balles dans la tête et dans le cou ont été retrouvés.
Deux hommes originaires du Congo retrouvés morts
Les victimes ont été identifiées grâce à leur ADN . Il s’agissait de Philémon Naluhwindja, chef d’une tribu de la province du Kivu en République démocratique du Congo (RDC), et Aimé-Noël Atembina, conseiller militaire du gouvernement congolais de Mobutu.
L’instruction a permis de démontrer que les deux hommes étaient à la recherche de financements pour monter un coup d’Etat contre Laurent-Désiré Kabila, président de la RDC, qui sera assassiné 18 jours plus tard, en 2001.
La police s’est intéressée à un premier suspect, un homme d’affaires belge, lié à l’une des victimes. Né en Belgique, il a vécu dans l’ancien Zaïre, où il a crée de nombreuses sociétés, et notamment dans l’extraction des diamants, les télécommunications ou les jeux d’argent. Par ailleurs, il se revendique comme informateur auprès des services secrets congolais et français, et a été condamné à de nombreuses reprises pour des faits d’escroquerie par les justices française et belge.
La piste du guet-apens privilégiée par la justice
Le scénario retenu par l’instruction est celui d’un guet-apens, tendu aux deux victimes par le principal suspect, avec la complicité de son associé, également décorateur d’intérieur, d’un homme de main de nationalité italienne et proche du milieu, et de deux tueurs originaires de Lyon.
Quant au mobile, il est probable que l’organisateur du complot ait voulu protéger ses intérêts en RDC en supprimant les deux hommes qui souhaitaient renverser le pouvoir. Le procès se tiendra sans la présence du principal suspect, qui est introuvable depuis trois années. L’enquête a souffert de sa longueur, mais également des nombreux changements de juges d’instruction en 14 ans.