Indépendance : les Catalans défient la justice espagnole
Interdit par Madrid, le référendum symbolique sur l'indépendance de la Catalogne devrait être maintenu dimanche. Le bras de fer continue.
Le bras de fer opposant la Catalogne au pouvoir central madrilène n’est pas terminé. Mardi, le tribunal constitutionnel interdisait la tenue du référendum sur l’indépendance de la Catalogne, prévu dimanche 9 novembre.
Quelques minutes après l’annonce de cette décision de suspension à l’unanimité, l’exécutif catalan assurait que le vote allait bien avoir lieu le jour prévu. Le parte-parole de l’autorité de Catalogne demandait même la “saisine du tribunal suprême” pour “atteinte au droit de participation, à la liberté d’expression et à la liberté d’opinion”. Désormais, le tribunal a 5 mois pour statuer sur le fond.
En décembre 2013, une grande majorité de députés du parlement autonome à Barcelone s’était prononcés sur la tenue de ce référendum.
Défi catalan : une situation inextricable ?
La constitution espagnole de 1978 ne reconnaît qu’un seul pouvoir, celui du “peuple espagnol”. Légalement donc, les Catalans pourraient être amenés à se prononcer si le Parlement national le leur permettait. Or, cette possibilité n’est tout simplement pas envisageable.
Là où l’exécutif catalan se montre particulièrement habile, c’est dans la définition de ce référendum dont il ne veut pas dire le nom. Les nationalistes esquivent la punition légale en employant le terme de “processus participatif”. Pour Artur Mas, le président catalan, le vote du “9-N” aura bien lieu, lui qui demande aux 6.000 fonctionnaires de veiller à ce qu’il se passe dans les meilleures conditions.
S’il a bien lieu, qu’est-ce qui peut bien attendre la Catalogne ? Au pire, l’exécutif central pourrait décider, ni plus ni moins, de prendre le contrôle de la région.