Inde : le litchi serait chaque année à l’origine d’une maladie mortelle chez les enfants
Depuis plus de deux décennies, des enfants décèdent chaque année d'une maladie mortelle dans le nord-est de l'Inde. Des chercheurs viennent de suggérer que la consommation de litchi à jeun serait à l'origine de ces maux.
Il aura fallu attendre plus de vingt ans avant que ce phénomène ne trouve une possible explication. Chaque année depuis 1995, des enfants tombent malades dans le nord-est de l’Inde. Un certain nombre d’entre eux ne survit pas et, du jour au lendemain, l’épidémie prend fin pour reprendre l’année suivante.
Les symptômes sont des signes de fièvre, des convulsions et des troubles de la conscience. Les enfants touchés développent une encéphalopathie, une maladie inflammatoire du cerveau. L’Express rapporte qu’en 2014, ils avaient été plusieurs centaines à être hospitalisés. 122 jeunes patients sur les 390 à avoir alors reçu un traitement auront succombé à cette encéphalopathie.
Litchi : le consommer à jeun rendrait malade les enfants
Jusqu’ici, les recherches conduites pour déterminer la ou les causes de ces épidémies n’avaient pas donné de résultat concluant. Une étude démarrée il y a deux ans par le Centre national indien de lutte contre la maladie et le Bureau indien des centres pour le contrôle et la prévention de la maladie vient cependant de délivrer des observations encourageantes.
Publiées en fin de mois dernier dans la revue médicale The Lancet, elles suggèrent ainsi que ces encéphalopathies auraient été provoquées par une consommation à jeun de litchi. Il s’est avéré que la majorité des jeunes patients en avaient mangé au moins un. Les parents ont indiqué que les enfants se nourrissant de ces fruits dans les vergers n’enchaînent généralement pas avec un repas.
La génétique également en cause ?
L’urine de deux patients sur trois contenait des toxines présentes dans les graines de litchi. Des toxines altérant “gravement la synthèse du glucose” et qui peuvent amener à une hypoglycémie aiguë puis une inflammation du cerveau. Le gouvernement appelle par conséquent les enfants vivant dans les zones concernées à “minimiser leur consommation de litchis” et à dîner normalement chaque soir durant “la période d’épidémie”.
À noter que les scientifiques souhaitent approfondir l’étude pour éventuellement établir un lien entre les malades et la génétique : “L’association synergique de la consommation de litchi, d’un repas du soir manqué, et d’autres facteurs potentiels tels que le mauvais état nutritionnel, manger un plus grand nombre de litchis et des différences génétiques encore non identifiées pourraient être nécessaires pour contracter cette maladie”.