Incontinence : qu’elle soit urinaire ou fécale, elle se soigne bien
À l'occasion de la 15e édition de la Semaine de la Continence Urinaire, il convient de rappeler que l'incontinence, qu'elle soit urinaire ou fécale, peut se soigner de multiples façons pour des résultats souvent convaincants.
Le professeur Xavier Gamé, chirurgien-urologue au CHU de Toulouse, rappelle que l’incontinence, aussi appelée hyperactivité vésicale (HAV), est “un syndrome, c’est-à-dire qu’elle se caractérise par plusieurs symptômes”.
Dans les colonnes de ladepeche.fr, le médecin poursuit sa définition. L’incontinence se traduit ainsi par “un besoin impérieux et irrépressible d’uriner, accompagné ou non de fuites urinaires. Et parfois également d’une fréquence élevée de mictions et/ou d’une envie d’uriner qui réveille la nuit”.
L’incontinence, un symptôme ne faisant pas (trop) de distinction entre les sexes
À l’occasion de la 15e édition de la Semaine de la Continence Urinaire, il apparaît pertinent de rétablir certaines vérités concernant l’incontinence. Pour commencer, on l’attribue généralement aux femmes, et s’il est vrai que ce symptôme touche une femme sur huit, signalons de même que plus de 10% des hommes sont aussi directement concernés.
Probablement animées par un sentiment de gêne et de honte, les personnes atteintes par ce symptôme choisissent de ne pas aller consulter dans deux cas sur trois. Pourtant, affirme le professeur Gamé, “nous avons de nombreuses solutions à leur proposer”.
“De nombreuses solutions” existent pour traiter le mal
Le premier moyen cité par le médecin réside en “le respect de règles hygiéno-diététiques”. Et d’enchaîner avec “la rééducation périnéo-sphinctérienne” et la prise de “médicaments comme les anticholinergiques ou les béta-3 agonistes”.
Et si le patient ne souhaite pas recourir à ces traitements ou si ceux-ci se révèlent inefficaces, on peut alors lui proposer une stimulation de son nerf tibial postérieur, des injections de toxine botulique dans la vessie ou encore la neuromodulation sacrée. Celle-ci requiert de se faire implanter un petit neurostimulateur sous la peau, lequel enverra de légères faibles impulsions électriques aux nerfs sacrés. Mais avant cela, le patient devra se soumettre à une phase de test.
Cette dernière nous est expliquée par le professeur Gamé : “Cette phase consiste à disposer une électrode au contact de ces nerfs et à la relier à un petit boîtier externe que le patient conserve entre 2 et 3 semaines, autour de la ceinture. Pour évaluer l’approche, nous nous basons sur le calendrier mictionnel, soigneusement tenu à jour par le patient avant et pendant cette période.”
Si des améliorations d’au moins 50% sont constatées, le boîtier sera implanté. Il restera cependant possible de faire marcher arrière et d’accéder à un traitement thérapeutique alternatif. Dans tous les cas, il est vivement conseillé d’aller voir son médecin traitant pour être renseigné au mieux sur la question.