Inceste : deux ans après son appel, la Ciivise a reçu 27 000 témoignages
La Commission Inceste espère pouvoir en mesure de poursuivre son activité après 2023.
La Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (Ciivise) publie ce jour une synthèse de 27 000 témoignages recueillis en deux ans.
La Ciivise demande en outre que lui soit permise de continuer sa mission, à savoir protéger les enfants contre les violences sexuelles, quand son maintien après 2023 est sujet à incertitude.
26 949 témoignages recueillis
Plus précisément, et depuis donc le 21 septembre 2019, ce sont 26 949 témoignages qui ont été accumulés, dont dont 12 750 par téléphone, 4 575 par courrier ou courriel et 8 969 via son site internet ciivise.fr.
Mais aussi, 755 personnes ont confié leur témoignage à l’occasion de réunions publiques qui se tiennent à l’échelle nationale.
Les deux missions de la Commission Inceste
Quand a elle a été créée au début de l’année 2021, deux missions lui ont été assignée : la recueil de témoignages de victimes, mais aussi recommander des politiques publiques de lutte contre un fait qui concerne d’après elle et chaque année, quelque 160 000 enfants.
La Ciivise précise que la manière dont un enfant est écouté, cru et protégé a des conséquences quant aux troubles qui l’affecteront tout au long de sa vie : toxicomanie, alcoolisme, troubles alimentaires, sexualité, violences conjugales, délinquance, pathologies “inexpliquées”.
Un enfant sur deux n’a pas été mis en sécurité
Qu’apprend-on de ce rapport ? Seules 8% des victimes ayant parlé ont bénéficié d’un “soutien social positif”, à savoir être écoutées et protégées, donc crues. Et si le co-président Edouard Durand rappelle que l’inceste est “un problème collectif, d’ordre public, de santé publique”, 1 enfant sur 2 n’est pas mis en sécurité ou ne reçoit de soins.
Dans le détail, 6 professionnels sur 10 n’ont pas protégé l’enfant et quand cela est fait, un dépôt de plainte est effectué 6 fois sur 10. Mais encore, quand le confident décide de sécuriser l’enfant, il s’agissait des mères dans 7 cas sur 10.
Son mandat se termine en décembre, mais la Commission Inceste demande à pouvoir continuer à façonner une politique publique de protection réelle des enfants.
🔎Deux ans après le lancement de l'appel à témoignages, nous publions aujourd'hui un dossier d'analyse des 27 000 témoignages que nous avons reçus.
La CIIVISE a tenu sa promesse : vous n'êtes plus seuls et on vous croit.
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— Commission indépendante sur l'inceste (@CIIVISE_contact) September 21, 2023