Inceste : 4 millions de victimes supposées en France
Selon une étude de Harris Interactive, 4 millions de Français seraient victimes d'inceste. Un chiffre qui apparaît deux fois plus important que celui relevé en 2009 par l'institut Ipsos.
Les résultats d’une étude menée sur la toile en octobre 2015 par l’institut Harris Interactive révèlent une inquiétante progression. On apprend ainsi que 4 millions de personnes seraient victimes d’inceste en France, alors qu’en 2009 et d’après une enquête d’Ipsos, on rapportait un chiffre de deux millions de victimes supposées.
Des données et un rappel communiqués en ce mercredi par la présidente fondatrice de l’Association internationale des victimes de l’inceste (AIVI) Isabelle Aubry. Mais la directrice d’études chez Harris Isabelle Panhard d’indiquer que ce chiffre de 4 millions ne traduit pas forcément une multiplication par deux de cas potentiels : “Ça ne veut pas dire que le chiffre a doublé depuis, mais que les gens sont plus sincères, sur des questions sensibles, quand ils sont seuls devant leur ordinateur.”
France : deux fois plus de victimes présumées d’inceste en 2015 qu’en 2009 ?
En se basant sur les résultats affichés par Harris, nos confrères de Francetv info rapportent que 6% de la population mondiale serait victime d’inceste, avec des femmes supposément plus touchées avec une proportion de 9%. Même si, là aussi, Mme Aubry semble appeler à ne pas se fier à la première impression laissées par les chiffres : “C’est beaucoup plus difficile pour les hommes d’en parler. Mais nous estimons qu’en réalité il y a quasiment autant de victimes hommes que femmes.”
Des conséquences d’abus pouvant survenir sur le long terme
La présidente de l’association fait savoir que les victimes d’inceste peuvent être impactées à plusieurs niveaux (médical, scolaire et professionnel), et ce même des années après avoir subi de tels abus : “Les traumatismes peuvent tuer même cinquante ans après les faits !” La campagne lancée par l’AIVI intervient alors que l’inceste s’apprête à faire son entrée dans le Code pénal, dans le cadre d’une disposition mentionnée dans une proposition de loi sur la protection de l’enfance. Il est ainsi attendu que l’Assemblée nationale permette l’adoption définitive du texte après avoir déjà exprimé un avis favorable sur la question.