Impôt sur le revenu : n’ayant pas internet ni la possibilité de faire de longs trajets, un octogénaire dans l’impasse

Dans le Jura, un octogénaire souhaitant payer son impôt sur le revenu se trouve aujourd'hui bien embêté. Il n'a ainsi pas Internet ni la possibilité de procéder au règlement lui-même en se rendant à une trentaine de kilomètres de chez lui.

Avec l’imminence du tout dématérialisé, il apparaissait évident que de tels cas de figure allaient se produire. Une certaine frange de la population, pour ne pas dire une frange certaine, n’est ainsi pas (encore) très à l’aise avec le maniement d’un clavier d’ordinateur et peut-être encore moins avec la navigation sur la toile. Pourtant, l’administration française tend de plus en plus à encourager des démarches-clés par le biais du virtuel. Mais comment procéder quand on n’a pas accès à Internet ? Le Progrès rapporte l’histoire de Fritz, ressortissant suisse de 87 ans habitant à Pagney (Jura).

Impôt sur le revenu : il envoie un chèque d’acompte, celui-ci lui est renvoyé

La trésorerie de cet octogénaire n’était pas suffisante pour que lui soit prélevé son impôt sur le revenu. Il lui a donc été demandé de régulariser sa situation en se rendant sur le site des impôts. Un problème s’est alors posé, puis un autre : “Je dois payer en ligne, alors que je n’ai pas d’ordinateur, ni de smartphone. Il y a un problème et ils me disent que pour le régler, il faut que j’aille à Dole. Or, je n’ai pas de permis, et je n’ai pas de voiture ! Donc je suis coincé pour une simple somme de 154 euros”.

Le maire de sa commune à la rescousse

Aidé du secrétaire de mairie, Fritz a alors envoyé un courrier contenant un relevé d’identité bancaire et un chèque. Sauf que ce dernier lui a été renvoyé. Le maire de Pagney n’a pas manqué de partager la colère de son administré : “La situation m’énerve aussi. Ce n’est pas normal qu’une personne âgée, qui n’a pas d’ordinateur, qui a des difficultés à se déplacer, ne puisse pas payer par chèque et qu’elle soit obligée de faire 35 km pour aller à Dole. Les impôts ne peuvent pas accepter le chèque, parce que c’est la loi, mais si la loi n’est pas bonne, il faut la changer !” Et l’élu de s’être finalement proposé pour aller porter le chèque à Dole. Fritz n’en a toutefois pas perdu son humour : “J’aurais envoyé une lettre avec un chèque en Suisse, ils m’auraient renvoyé une lettre de remerciement…”