Implants contraceptifs : pour la CNGOF, “attention, il se passe quelque chose”
Alors que des plaintes ont été déposées contre les implants contraceptifs Essure, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français appelle à favoriser l'information des patientes.
Bien que “sous surveillance renforcée depuis deux ans”, les implants contraceptifs Essure des laboratoires Bayer font aujourd’hui l’objet de dépôts de plainte. La raison de ces recours en justice, des troubles divers que causeraient ces produits utilisés par plus de 100.000 femmes.
Auprès du Parisien, le président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) Bernard Hédon explique que ces désagréments, dans certains cas, ont matière à grandement interpeller : “Il faut bien comprendre une chose. Qu’il y ait certains effets secondaires au début comme des petites douleurs ou une légère inflammation est compréhensible. Mais certaines patientes subissent des effets dans des proportions inacceptables.”
CNGOF : “voir comment cela évolue” avec les implants contraceptifs
Des effets tels qu’“un amaigrissement, une fatigue pouvant aller jusqu’à la dépression nerveuse, des céphalées, des douleurs musculaires et/ou articulaires. Ce qui est troublant, c’est la coïncidence de date entre la pose du dispositif et le début des symptômes.”
M. Hépon souligne que son collège demeure prudent sur la question du risque posé par les implants contraceptifs Essure : “Pour répondre à la demande de vigilance, certains collègues ont arrêté d’en poser. Au CNGOF, nous disons : attention, il se passe quelque chose. Mais pour l’heure, la balance bénéfices-risques de la technique Essure reste positive, selon les autorités sanitaires. Il faudra voir comment cela évolue. Notre devoir est aujourd’hui d’écouter les femmes et de les informer des risques.”
“Parler systématiquement” aux patientes
Une information qui, pour le président du CNGOF, passe nécessairement par le dialogue avec les patientes, “en leur en parlant [ainsi] systématiquement. Plus aucune entrée dans le dispositif ne doit se faire sans alerter les femmes des effets secondaires ressentis par certaines. Au congrès de gynécologie, qui se tient à Montpellier, nous avons mis en place des ateliers sur simulateur. Les médecins ont pu s’exercer afin d’améliorer le geste et éviter les défauts de mise en place. Enfin, nous avons ouvert un registre : nous demandons à tous les médecins de faire remonter les problèmes rencontrés avec le dispositif afin d’avoir une vision détaillée et chiffrée des dysfonctionnements.”