Hérault : un surveillant perd son épouse, des détenus lancent une cagnotte de soutien
En apprenant le décès soudain de l'épouse d'un surveillant, les détenus de la prison de Villeneuve-lès-Maguelone, dans l'Hérault, ont lancé une cagnotte de soutien avec l'accord de la direction.
Voilà un geste qui ne fera que faciliter la réinsertion de ces détenus, pour ceux qui auront la chance de retrouver la liberté de leur vivant. Étienne, un surveillant de prison âgé de 55 ans et père de quatre enfants en bas âge, a perdu son épouse la semaine dernière.
Un décès soudain qui, en plus de sa famille, n’a pas manqué de choquer les détenus de la prison de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault) que ce gardien surveillait jusqu’ici depuis une trentaine d’années. Dans un premier temps, rapporte franceinfo, ces détenus ont adressé une lettre au quinquagénaire pour lui transmettre leur soutien durant cette épreuve.
Des détenus écrivent une lettre et ouvrent une cagnotte pour un surveillant endeuillé
De leur propre initiative, ces détenus ont également décidé de lancer une cagnotte avec leur argent. Une cagnotte approuvée par la direction de l’établissement et qui servira à couvrir autant que possible les frais auxquels est désormais confronté ce surveillant.
Grégory Jalade, secrétaire interrégional du syndicat FO qui était des obsèques de l’épouse de son collègue, a appris l’existence de cette cagnotte jeudi. Une action qui n’a pu que l’émouvoir : “en 24 ans d’ancienneté, c’est la première fois que je suis confronté à ce style d’opération émanant de détenus”.
Une nécessité de mettre aussi en lumière la reconnaissance des détenus
“On a coutume de dénoncer – à juste titre – les agressions que subissent les personnels pénitentiaires, mais nous nous devons aussi de souligner les comportements positifs des personnes détenues lorsque celles-ci montrent de la reconnaissance envers les personnels pénitentiaires”, poursuit le secrétaire pour qui cet élan ne résulte pas du hasard :
“Par cette opération-là, on voit qu’Étienne bénéficie de beaucoup de sympathie de la part de la grande majorité des détenus. C’est quelqu’un de très respectueux et de très respecté dans ses pratiques professionnelles. C’est quelque chose qui me fait extrêmement plaisir pour lui qui vit des moments difficiles”.