Helicobacter pylori, la bactérie à l’origine du cancer gastrique
Des chercheurs français viennent de découvrir l'Hélicobacter pylori, un nouvelle espèce de bactérie du genre Helicobacter à l'origine du cancer gastrique, soit le troisième cancer le plus rencontré dans l'Hexagone.
Une nouvelle espèce de bactérie du genre Helicobacter vient d’être isolée par des chercheurs français. Son nom : Helicobacter pylori. Quant à son action, elle est loin d’apparaître anodine puisque cette bactérie est la première responsable du cancer gastrique, soit le troisième cancer le plus répandu en France.
Auprès de Sciences et Avenir, Josette Raymond, maître de conférence universitaire, praticienne hospitalière à l’hôpital Cochin (Paris) et secrétaire du Groupe français d’étude des Helicobacter, précise que cette bactérie réside “dans l’estomac humain” et qu’elle est “responsable en grande partie des ulcères de l’estomac et de 5,5% de l’ensemble des cancers dus à une infection”.
Une répartie “très inégale” de l’Helicobacter pylori dans le monde
S’il est ajouté qu’environ 50% de la population mondiale est infecté, la répartition de l’Helicobacter pylori se veut “très inégale”. En Afrique, Asie et Amérique latine, son taux de présence est ainsi compris entre 60 et 90%, alors qu’il tombe à 30, 40% en Europe.
Sur le plan hexagonal, cette bactérie touche 20% à 30% de la population adulte et 5 à 10% des enfants. Elle se transmet généralement par voie orale et à l’enfance, avec un risque d’une transmission parents-enfants “4 à 8 fois plus élevé si la mère est infectée et de 2 à 4 fois si c’est le père”.
Des symptômes pouvant longtemps briller par leur absence
Difficile toutefois de savoir si l’on est contaminé(e), étant donné que “la plupart du temps, les personnes ignorent qu’elles sont infectées car elles ne ressentent aucun symptôme pendant des décennies avant l’apparition des premiers signes cliniques”. Selon Josette Raymond, le dépistage (sérologie ou test respiratoire) doit en tout cas s’effectuer chez les personnes en proie à des douleurs gastriques, “celles dont au moins un membre au 1er degré de la famille (parents, frères, soeurs…) a déclaré un cancer de l’estomac” et “celles qui souffrent de carences en fer inexpliquées”.
Et si aucun vaccin n’existe à l’heure actuelle pour prévenir une infection (même si des essais tendent actuellement à ce but), “un seul traitement antibiotique administré pendant 10 à 14 jours” suffit à venir à bout de l’Helicobacter pylori.