Hauts-de-Seine : 18 mois de sursis pour avoir exploité une adolescente pendant 5 ans
Lundi, le tribunal de Nanterre a condamné une femme de 54 ans à dix-huit mois de prison avec sursis pour avoir exploité sa cousine, alors adolescente, pendant cinq ans. Elle devra en outre s'acquitter du versement de 60.000 euros de dommages et intérêts à la victime.
Les faits ont débuté en 2000, lorsque Astan, arrivée du Mali, s’installe chez l’une de ses cousines à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Son avocate, Me Juliette Vogel, a déclaré au sujet de cette cousine qu’“elle avait promis au père de la jeune fille, issu d’un milieu très pauvre au Mali, qu’elle ferait des études et aurait une vie meilleure”.
Il n’en sera finalement rien, car Astan ne recevra aucune éducation scolaire. À la place, elle sera réduite en esclavage durant près de cinq ans. Citée par Le Figaro, Me Vogel ajoute que sa cliente “travaillait jusqu’à 18 heures par jour sans repos, n’a jamais été rémunérée et ses papiers d’identité lui ont été confisqués”.
Contrainte par sa cousine à travailler jusqu’à 18 heures par jour
C’est à Astan que recevait l’entretien d’un foyer qui pouvait compter jusqu’à neuf membres. Il lui était défendu de sortir hormis pour aller chercher les enfants à l’école ou faire les courses. Enfin, “elle dormait sur un matelas à même le sol et subissait régulièrement des violences physiques et psychiques”.
En octobre 2005 dans un cours d’alphabétisation, l’adolescente fait la rencontre d’un jeune garçon qui, ému par son histoire, lui conseille de mettre les voiles. Le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM) l’aidera ensuite à porter plainte, un an plus tard, contre sa cousine.
60.000 euros de dommages et intérêts pour la victime
La prévenue, âgée de 54 ans, a nié les violences et la privation de nourriture. Elle a en outre affirmé qu’elle donnait de l’argent de poche à l’adolescente et que les travaux ménagers auxquels cette dernière se livrait étaient également exécutés par les autres enfants de la famille.
Lundi, le tribunal de Nanterre a condamné la quadragénaire, poursuivie pour “exécution d’un travail dissimulé”, “aide à l’entrée ou au séjour irréguliers d’un mineur étranger en France” et «soumission d’un mineur à des conditions de travail et d’hébergement indignes”, à 18 mois de prison avec sursis. Une peine assortie de l’obligation de verser 60.000 euros de dommages et intérêts à la victime.