Harcèlement à l’hôpital : Les témoignages édifiants d’une sage-femme et d’un médecin
Europe 1 a diffusé aujourd’hui une série de témoignages qui en dit long sur le harcèlement latent qui règne dans le milieu hospitalier.
Après l’explosion médiatique de l’affaire Harvey Weinstein et le succès du hashtag « #balancetonporc », il semblerait que les langues se délient de plus en plus en ce qui concerne le harcèlement sexuel qui sévit au quotidien.
Aujourd’hui, nos confrères d’Europe 1 ont diffusé une enquête édifiante sur le sexisme et le harcèlement que peuvent subir les femmes dans le milieu hospitalier.
Blagues grivoises et gestes déplacés
Ce sont notamment deux témoignages relayés par la radio qui montre comment le milieu médical peut être gangréné par la grossièreté et le sexisme latent de certains praticiens. Laura, sage-femme en salle de naissance, explique tout d’abord comment son quotidien est rempli de ce type de comportement. « Lors du premier stage au bloc opératoire, j’ai demandé comment il fallait s’habiller. On m’a répondu “Complètement à poil […] Tout le monde se moque de vous. Moi, on m’a déjà arraché ma blouse. Je n’hésite pas à mettre des jupes, mais il y a des filles sur qui ça pèse, qui peuvent parfois changer de service […] il y a une vraie omerta » déplore Laura.
Pour la sage-femme, aucune catégorie de soignants n’est épargnée, des médecins aux infirmiers, le sexisme semble ancré chez de nombreux praticiens masculins.
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« Des mains au cul »
L’autre témoignage est encore plus glaçant. Il provient d’un médecin officiant dans un hôpital parisien. L’homme d’une quarantaine d’années se confie sur les comportements de certains hommes, sans les dénoncer pour autant. »Franchement, il y a des fois où on met des mains au cul. Effectivement, si on prend la loi, une collègue pourrait porter plainte contre la personne qui lui a la main au cul […]Ça, pour moi, non, ce n’est pas du harcèlement sexuel » indique le médecin, qui précise qu’il s’agit plus de rigolade que de harcèlement, une échappatoire à un quotidien difficile…
Reste désormais à savoir pourquoi de tels comportements semblent monnaie courante dans le milieu hospitalier. Il faut peut-être aller chercher les causes dans les campagnes de bizutage menées dans certaines écoles de médecines qui semblent habituer à un certain sexisme dès le début du parcours des futurs médecins.