Grève des taxis : la tension est montée à Paris entre chauffeurs et VTC
Alors que deux cortèges partant de Roissy et Orly convergent vers Paris, les tensions entre grévistes et VTC augmentent.
Ce matin, 5 syndicats de chauffeurs de taxis appelaient à une grève à Paris et dans les grandes villes de province. L’objet de la colère ? Les syndicats entendent protester contre les Véhicules de Tourisme avec Chauffeur (VTC).
Selon eux, les VTC, en forte croissance actuellement, entrent en concurrence déloyale avec ce nouveau moyen de transport.
« Multinationale du VTC », « lobby qui détruit nos emplois« , voici ce qu’on peut lire sur les tracts distribués ce matin par les chauffeurs de taxi. Dominique Prudhomme, pour FO, affirme : « Nous autres, quand on paie notre licence 230 000 euros, les VTC, ils paient 120 euros. Vous trouvez ça normal ? ».
Des incidents pendant la manifestation
A 9h, les deux cortèges, partant des aéroports de Roissy et Orly, et qui convergeaient vers la capitale parisienne, avaient engendré 242 km de bouchons. Durant la matinée, des incidents ont émaillé la manifestation. Sur Twitter, plusieurs internautes rapportent une agression sur un VTC :
Agressé par des taxis sur l’A1 dans une voiture Uber
— Bertier_Luyt (@Bertier_Luyt) 13 Janvier 2014
Attaqué par les taxis parisiens ce matin dans notre @Uber: jet de pierre, vitre arrière brisée, pneu creuvé, crachats pic.twitter.com/N9UMO248Yw
— Renaud Visage (@renaudvisage) 13 Janvier 2014
Face à ces incidents, le Directeur Général de Taxiloc a réagi en milieu de journée par un communiqué : « devant les débordements constatés aujourd’hui lors de la manifestation des chauffeurs de taxi notamment à Paris, je condamne fermement tout acte de violence à l’égard des biens et des personnes qui donne une fois de plus une mauvaise image du taxi en France. Quelques irresponsables ternissent la réputation de la majorité des chauffeurs. Toutefois, si certains chauffeurs de taxi doivent se remettre en question, (…) les pouvoirs publics ont la responsabilité de constater les infractions et sanctionner au quotidien les chauffeurs clandestins, ainsi que les sociétés exploitant des VTC qui ne respectent pas la réglementation à laquelle elles sont assujetties »
Allocab.com répond à nos questions
Nous avons contacté Allocab.com, société de prestations en motos et taxis privés. Elle nous répond ci-dessous en la personne de Christophe Amalric, Directeur Marketing :
Que répondez-vous aux tracts distribués ce matin, qui dénoncent « un lobby qui détruit nos emplois », en désignant les VTC ?
Il y a aujourd’hui à Paris 3 chauffeurs pour 1000 habitants (VTC & Taxis). La différence de service et de disponibilité est flagrante par rapport aux 8-10 chauffeurs par habitant disponibles sur New York ou Berlin. Nous parlons donc bien de créations d’emplois, la demande étant bien présente et massivement utilisatrice des applications mobiles (VTC et taxis, je précise)
Notre volonté est d’apaiser les tensions entre taxis et VTC. La bataille doit se faire autour de la qualité de service et de la disponibilité de chauffeurs de qualité. Le but n’est pas de favoriser un secteur plutôt qu’un autre mais de faire cohabiter les deux métiers du transport de personnes ensemble. A nous de tirer les deux professions vers le haut au lieu de les opposer, au bénéfice du client.
A cet instant de la journée, avez-vous connaissance de dégradations commises sur vos véhicules par des grévistes ?
Comme évoqué sur twitter, nous n’avons recensé pour le moment qu’un seul cas isolé d’un chauffeur de notre réseau qui a été brutalisé ainsi que son véhicule. Je dénonce fermement ce genre d’action qui n’est ni représentative de la profession ni un signe annonciateur d’un apaisement, pourtant souhaité par les représentants des taxis (Taxiloc) ou des VTC par Allocab.com
Votre société vient de déposer un recours devant le Conseil d’Etat concernant le délai de 15 minutes imposé aux VTC avant prise en charge de clients. Pouvez-vous nous expliquer les conséquences pour votre activité de ce délai ?
Pour le chauffeur, il s’agit d’une perte sèche de chiffre d’affaires. Son temps est son principal levier de chiffre d’affaires, ce délai arbitraire va le contraindre au mieux à devoir augmenter ses tarifs, au pire à devoir arrêter son activité.